Culture

« Le Procès de l’insécurité », le dernier ouvrage de James Boyard en vente à Livre en folie

« Le Procès de l’insécurité : Problèmes, Méthodes et Stratégies », le dernier ouvrage de James Boyard en vente à Livre en folie.

En écrivant cet ouvrage  « Le Procès de l’insécurité : Problèmes, Méthodes et Stratégies », nous avons voulu tout d’abord aborder la problématique de l’insécurité criminelle, en privilégiant une approche psychosociale, laquelle nous a permis de mettre en lumière les processus sociologiques et les mécanismes cognitifs qui interagissent dans le passage des structures d’affiliation sociale dans les quartiers défavorisés communément appelées  « bases » (constituées traditionnellement de jeunes vulnérables), vers une trajectoire de gangs armés territoriaux  hiérarchisés et organisés.

En lisant ces lignes, vous allez certainement vous rendre compte bien assez vite, que cet ouvrage n’est pour nous qu’un prétexte pour dénoncer les « Mains politiques de l’ombre de l’insécurité ». Nous voulons parler évidement des entrepreneurs politiques qui instrumentalisent des gangs armés soit pour se maintenir ou pouvoir ou précipiter un changement de régime à leur seul avantage. Nous voulons aussi parler des membres des secteurs des affaires qui financent les violences criminelles, le kidnapping ou les troubles à l’ordre public pour conserver le statut quo commercial.

Nous ne pouvons ne pas mentionner ces journaleux derrière le micro de certaines émissions de radio à grande écoute qui pour faire le buzz n’hésitent pas à verser dans le terrorisme publicitaire. Que dire alors de ces puissances ou institutions étrangères qui ambitionnent de maintenir Haïti dans une condition d’Etat minimaliste afin de continuer à profiter des avantages politiques et économiques induits de sa situation d’ingouvernabilité ?

Autant vous dire, en décidant de titrer cet ouvrage « Le Procès de l’Insécurité : Problèmes, Méthodes et Stratégies », nous avons fait le choix de nous rebeller contre cet ordre dominant, despotique et rétrograde qui ne cesse de perpétuer l’instabilité politique et le sous-développement en Haïti par la simple télémanipulation des facteurs de conflits politiques et des foyers de violence criminelle.

Cet ouvrage étant divisé en six (06) grandes Parties, pour préserver le niveau académique et scientifique du travail, nous avons d’abord employé la Première partie de l’ouvrage, intitulé « La sécurité comme champ de savoir et de pratique académique et autocratique dans le contexte haïtien »  pour mettre en dialogue les principales approches paradigmatiques et discursives dans le champ des études et des pratiques de sécurité.

Ce processus de théorisation nous aura permis de comparer la conception classique, traditionnelle ou mainstream de la sécurité, se limitant à une définition restrictive, militariste ou masculinise des enjeux de sécurité et la conception dite  critique, se proposant au contraire de s’ouvrir à de nouveaux champs de sécurité et surtout à de nouveaux objets-référents, grâce à une dynamique d’élargissement, d’approfondissement et d’extension du concept de sécurité.

Quoi qu’il en soit, ce travail d’intellectualisation ne nous a pas empêché d’être interpellé par des faits plus concrets, tel, le phénomène de la prolifération des gangs territoriaux qui  constituent de plus en plus une menace non seulement pour la souveraineté interne de l’Etat haïtien, mais aussi pour la sécurité physique de la population.

Nous avons rapidement abordé cette problématique au terme de la Deuxième partie du livre, sous le titre « La problématique de l’insécurité criminelle ». Etant entendu qu’en raison de leur effet déstabilisateur sur l’ordre social et financier du pays, cette Deuxième partie a regroupé aussi une analyse sur deux autres aspects plus marginalisés de l’insécurité criminelle, à savoir, la criminalité 2.0 et le faux monnayage.

En outre, sachant qu’il existe des faits ou des situations non illicites ou non pénalement condamnables qui peuvent constituer également une menace de sécurité pour le citoyen, la Troisième partie de l’ouvrage aménagée sous le label « l’Insécurité non criminelle » nous a donné l’opportunité de dresser un rare inventaire de ces dits phénomènes.

Cette démarche épistémologique qui nous a permis de mettre l’emphase sur des faits qualifiés par la théorie critique de nouvelles menaces de sécurité, par l’OEA de menaces multidimensionnelles ou par le livre blanc de sécurité nationale des Etats-Unis de menaces hybrides, a cristallisé son intérêt autour des phénomènes, tels, la détention préventive prolongée (insécurité judiciaire), les désastres naturelles (insécurité environnementale), les crises alimentaires (insécurité alimentaire), la vente de faux médicaments (insécurité sanitaire), les accidents de la circulation (insécurité routière) et la féminisation de l’insécurité (la désécurisation de la femme).

Ce procès que nous avons intenté contre l’insécurité ne s’est bien sûr pas limité à diagnostiquer les différentes menaces de sécurité auxquelles notre communauté est exposée. Nous avons aussi mis en accusation dans la Quatrième partie de l’ouvrage tous les édifices et les infrastructures sécuritaires de l’Etat haïtien, dans le but de dévoiler leurs faiblesses.

Ainsi, sous le titre  «  Les infrastructures sécuritaires haïtiennes entre crise et inadaptation », nous nous sommes attachés à diagnostiquer les pathologies des organismes et agences de sécurité gouvernementaux, tels, le Conseil supérieur de la Police Nationale (CSPN), la Police Nationale d’Haïti (PNH), la Secrétairerie d’Etat de la sécurité publique (SESP), l’Agence nationale d’intelligence (ANI) et les Forces armées d’Haïti (FADH). Cette évaluation des déficits institutionnels notamment dans le cas de la PNH nous a offert l’occasion de faire le diagnostic des quatre (04) grandes crises qui traversent actuellement cette institution et d’identifier les causes enracinées de ces crises, ainsi que leurs mécanismes d’expression et de fonctionnement.

Connaissant le poids du manque d’éthique politique et diplomatique dans la faillite de la gouvernance sécuritaire du pays, la Cinquième partie du livre, intitulée « Les mauvaises pratiques de gouvernance et de coopération comme source d’insécurité », a servi de prétexte pour dénoncer certaines pratiques locales et étrangères d’aliénation de la population locale ou de désétatisation de l’Etat haïtien, proches du terrorisme d’Etat ainsi que leurs effets dans ce processus de faillite de la gouvernance sécuritaire du pays.

Il s’agissait aussi pour nous au terme de cette Cinquième partie du livre de prendre comme point d’appui les menaces de sécurité sociétale auxquelles fait face le pays pour dénaturaliser les enjeux de pouvoir et les velléités impérialistes qui caractérisent l’activisme de certains partenaires étrangers en Haïti.

Enfin, nous ne pouvions pas conduire ce procès sur l’insécurité sans penser à assigner devant le tribunal de l’histoire les membres du secteur des affaires qui utilisent les troubles et l’instabilité politique comme arme de dissuasion ou de déstabilisation afin de maintenir le statut quo économique et commercial. La Sixième et dernière partie de l’ouvrage, intitulée « La criminalité d’affaires » tente justement d’adresser ce problème.

Evidemment, cette étude n’avait pas seulement pour but la déconstruction des pratiques et des rationalités des divers secteurs nationaux et internationaux qui gouvernent cette insécurité stratégique. La finalité de cette œuvre c’était surtout d’offrir au monde politique des stratégies faisables et jouables pour rétablir l’effectivité de la fonction régalienne de sécurité de l’Etat haïtien et prouver à la communauté internationale qu’Haïti a encore la maîtrise de la sécurité et de son ordre public interne.

Autant dire, en écrivant l’ouvrage,  « Le Procès de l’Insécurité : Problèmes, Méthodes et Stratégies », nous avons été guidé par un souci purement patriotique, celui d’éviter que notre pays ne soit exposé à un retour en force du « Droit d’ingérence » ou à des menaces d’interventions d’humanité prétextant vouloir protéger les nationaux haïtiens ainsi que les expatriés  étrangers présents sur le territoire national de risques de sécurité que l’Etat haïtien serait incapable de prévenir ou de réprimer.

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