Société

Production nationale : Joël Lorquet publie un nouvel ouvrage sur les opportunités du Canal de la rivière Massacre

Joël Lorquet publie un nouvel ouvrage sur les opportunités que le Canal de la rivière Massacre peuvent apporter pour la production nationale et le développement endogène

Le livre récemment publié par Joël Lorquet met en lumière le potentiel inexploité du canal de la rivière Massacre pour transformer l’agriculture et renforcer la sécurité alimentaire du pays. Dans une série d’interviews, l’auteur a souligné l’importance de cette ressource naturelle, qui pourrait jouer un rôle clé dans le développement endogène de la région.

Selon Lorquet, les défis majeurs à relever incluent l’amélioration des infrastructures, l’accès aux financements pour les agriculteurs et la sensibilisation sur les pratiques agricoles durables. Il a également indiqué que le canal pourrait permettre d’augmenter la production locale et de réduire la dépendance d’Haiti des importations alimentaires.

La région présente des avantages comparatifs, tels que des sols fertiles et un climat propice, qui pourraient en faire un centre stratégique pour la production agricole. Lorquet préconise l’adoption de techniques agroécologiques et l’implication des communautés locales dans la gestion des ressources pour maximiser le potentiel du canal tout en préservant l’environnement.

L’auteur appelle à une collaboration étroite entre le gouvernement et les acteurs locaux afin de mettre en œuvre des politiques favorables au développement durable. Il souligne également les bénéfices socio-économiques d’une exploitation réussie, notamment la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie des communautés.

Pourquoi avez-vous choisi d’écrire un livre sur le canal de la rivière Massacre et son potentiel pour renforcer la production nationale ?

Il faut dire tout d’abord que mon dernier ouvrage intitulé « Le canal de la rivière massacre, une opportunité pour renforcer la production nationale et entamer le développement endogène » est un livre de 536 pages dans lequel J’ai présenté une analyse de la situation actuelle dans la première partie. En seconde partie, j’ai publié différentes opinions recueillies de la part des spécialistes de la question et en troisième partie, j’ai présenté les résultats d’un travail scientifique réalisé à partir d’une enquête autour de la position des Haïtiens sur la construction de ce canal. Pour moi, cet ouvrage doit servir de guide et de repères aux chercheurs et investisseurs intéressés à faire de la production nationale une réalité en Haïti.

Ce thème de recherche choisi a en effet un certain nombre d’intérêts pour la collectivité en ce sens qu’il peut pousser les compatriotes évoluant à travers le pays et les autorités en particulier à se rendre compte du potentiel de développement qui existe sur l’étendue du territoire national et porter les décideurs à faire de l’agriculture une réelle priorité. Ce livre d’après lui devrait certainement favoriser l’avancement de la science en faisant ressortir les rapports qui doivent exister entre le développement local de préférence et la production nationale à travers un centre d’activité dans le domaine économique.

Ce livre a son importance, d’autant plus qu’il constitue un document inédit pour aider les chercheurs eux-mêmes. Depuis quelques temps tous mes ouvrages maintenant sont des ouvrages à caractère scientifique. Cela veut dire que je ne me contente pas de présenter des réflexions mais j’effectue des recherches bibliographiques, plus une enquête à échantillonnage et je présente les résultats de cette enquête avec des graphes et des tableaux. Ce livre a toute son importance et j’espère que cette étude va favoriser un courant de pensée qui est nécessaire en vue de changer réellement l’ordre des choses et faire d’Haïti, un pays de production agricole, et pourquoi pas, un territoire de création d’une variété de produits pour la consommation locale, et puis utiliser le surplus pour l’exportation comme le fond déjà plusieurs nations de la Caraïbes.

⁠ ⁠Comment pensez-vous que l’exploitation du canal pourrait contribuer à la sécurité alimentaire et économique du pays ?

La disponibilité de l’eau dans la pleine Maribaroux, deuxième plus grande du pays après la plaine de l’Artibonite devrait permettre d’améliorer la production agricole dans les communes de Ouanaminthe et de Ferrier étant donné que l’eau est l’un des principaux facteurs limitant le développement agricole en Haïti. La construction de ce canal, conformément aux souhaits de la population haïtienne devrait favoriser la relance de la production agricole nationale et par conséquent, améliorer la disponibilité alimentaire.

Les spécialistes de chez nous sont unanimes à reconnaître qu’il est une nécessité de diversifier la culture des produits agricoles parce que cela permettra de réduire la dépendance du pays de quelques produits agricoles spécifiques et pourquoi pas renforcer la sécurité alimentaire donc une politique de relèvement et de modernisation de toute la chaîne tel que culture, élevage et pêche. Cette politique aurait outre le fait d’assurer la sécurité alimentaire, le mérite de réduire substantiellement le chômage massif et ceci grâce à la création d’industrie de transformation ou d’agro business ; de favoriser aussi le retour de l’équilibre de la balance commerciale avec tous ces effets induits sur la performance par rapport au dollar et le contrôle de l’inflation.

Je crois que le peuple haïtien doit bénéficier pleinement de la construction du canal sur la rivière Massacre pour relancer la production nationale et ainsi lutter efficacement contre l’insécurité alimentaire. Cela nécessite un effort collectif pour contribuer à la souveraineté alimentaire de notre nation. Pour ce faire, nous devons prendre des mesures éclairées, notamment en essayant de limiter notre dépendance des produits étrangers. En particulier ceux en provenance de Saint-Domingue. Il est venu le moment de redéfinir les relations avec la république Dominicaine, réviser ou et actualiser le traité sur la délimitation de la frontière qui date de 1929, sinon, envisager un nouveau traité bilatéral qui assure une meilleure régulation du commerce, tout en préservant nos intérêts nationaux.

Le 25 octobre 2023, le président Luis Abinader avait signé avec des représentants de 28 parties politiques, ainsi que 23 personnalités de la République Dominicaine, ce qu’on appelle le pacte pour la formulation et l’exécution des politiques publiques. Concernant la situation en Haïti, le document envisage des mesures sur la politique étrangère, l’immigration et également les questions économiques ainsi que le commerce. Je crois qu’il faudrait constituer le fonds national de mécanisation et de technologie agricole pour financer l’acquisition d’équipement et de machine qui modernise et augmente la productivité de ce secteur stratégique dans le cadre d’une vision de sécurité alimentaire vraiment nationale.

En quoi votre livre propose-t-il des solutions innovantes pour exploiter pleinement le potentiel du canal tout en préservant l’environnement ?

Concrètement, le développement durable est une façon d’organiser la société de manière à lui permettre d’exister sur le long terme parce que il ne faut pas seulement envisager des projets à cours, moyen terme mais il faut surtout viser le long terme. J’ai été stupéfié de voir à Singapour, il y a déjà une vingtaine d’années que les autorités à l’époque planifiaient sur 30 ans. Alors qu’en Haïti personne ne sait sur combien d’années on planifie si une planification il y en a. Cela implique de prendre en compte à la fois les impératifs présents, mais aussi ceux du futur comme la préservation de l’environnement et des ressources naturelles ou encore les questions sociales ou économiques.

L’éco-entrepreneur se focalise surtout sur la protection de l’environnement et effectue des travaux d’amélioration énergétique.Dans un pays comme Haïti qui fait face à de sérieux, problèmes d’énergie, ce type d’entreprenariat est idéal pour aider à lutter contre le déboisement et en proposant des énergies alternatives pour l’utilisation des consommateurs. Une nouvelle politique agricole orientée vers la production locale et respectueuse de l’environnement est certes une excellente idée, mais encore il faudrait un strict encadrement législatif et réglementaire afin d’éviter les dérogations qui sont suscitées par l’appas du gain facile, la corruption, la malversation, la bataille d’égo, etc.

L’État encore une fois doit impérativement servir de régulateur en veillant au respect des lois, car il faut relancer l’agriculture sur une nouvelle base, et cela suppose aussi des fonds parce qu’il n’y a pas moyen de parler d’agriculture ou de solution innovante s’il n’y a pas d’argent et si on n’a pas de banque vraiment qui soit prête à supporter les agriculteurs, les producteurs. Nous avons dans le livre, proposé des solutions innovantes pour exploiter pleinement le potentiel du canal, mais nous avons accordé une importance capitale à la préservation de l’environnement, au reboisement, parce que ça joue un rôle extrêmement important Pour la préservation de l’écologie.

L’agriculture pour qu’elle soit vraiment rentable et efficace ne peut être faite sans la modernisation. Il va falloir penser à faire appel à la technologie. Enfin faire fructifier les produits. Mais Haïti est très loin contrairement à nos voisins dominicains qui pratiquent non pas une agriculture archaïque, mais plutôt une agriculture qui tend à se moderniser à se développer.

Pour la présentation de cet ouvrage, il a répondu aux questions de Juno7.

⁠Quels sont les principaux enseignements que vous espérez que les lecteurs tireront de votre livre en ce qui concerne le développement endogène et la sécurité alimentaire ?

Bon, si on parle des enseignements que j’espère que les électeurs vont tirer de mon livre, en ce qui concerne le développement endogène et la sécurité alimentaire, moi je dirais que et j’ai écrit ce livre en moins de trois mois c’est pour la première fois que j’ai écrit un livre en si peu de temps, et j’ai commencé la rédaction moins de 15 jours après le début du conflit entre notre pays et le pays voisin, donc en général j’écris sur le coup de l’émotion et il y a toujours un sujet qui me passionne et automatiquement je commence à écrire. C’est ainsi que j’ai pu réaliser cet ouvrage qui est un ouvrage scientifique, une recherche et j’espère qu’il va contribuer à l’avancement de la science en Haïti.

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