La construction d’un site intégré de gestion des déchets à Limonade suscite des attentes mais aussi des interrogations face aux retards et défis rencontrés
En proie à des problèmes environnementaux récurrents, la ville du Cap-Haïtien espère un renouveau avec le projet de construction d’un site intégré de gestion des déchets solides à Mouchinette, dans la commune de Limonade. Le journaliste capois, Gérard Maxineau a mis son projecteur sur ce site et a abordé le sujet avec la rédaction de Juno7.
Financée par la Banque interaméricaine de développement (BID) à hauteur de 34,5 millions de dollars, cette initiative, bien qu’avancée timidement, vise à offrir une solution durable aux défis liés à l’insalubrité et aux inondations dans la région.
Le Cap-Haïtien a vu son image se détériorer sous l’effet de la gestion chaotique des déchets. Les rues encombrées et les canaux obstrués par des déchets plastiques provoquent des inondations, rendant le quotidien des habitants encore plus difficile. Dans ce contexte, le site de Mouchinette représente un espoir pour une gestion moderne et durable des ordures.
Patrick Almonor, maire adjoint du Cap-Haïtien et président de la Société Anonyme Mixte (SAM) qui pilote le projet, a expliqué au journaliste Gérard Maxineau que le choix de Mouchinette s’est imposé face à l’absence d’espace dans la ville. Ce centre intégré devrait desservir également Quartier-Morin et Limonade, renforçant la coopération entre ces trois communes de l’arrondissement.
Le site, d’une superficie de 40 hectares, prévoit une approche innovante de gestion des déchets : recyclage des matières plastiques et ménagères, transformation en produits à haute valeur ajoutée, et enfouissement respectueux des normes environnementales. Une première parcelle d’un hectare, avec une capacité de stockage de 10 000 à 15 000 mètres cubes, devrait être opérationnelle dès ce mois-ci, selon Joaneson Lacour, directeur exécutif de la SAM.
Pour Steve Mathieu, président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Nord, ce projet ne se limite pas à une simple décharge. Il incarne une vision intégrée visant à transformer les pratiques environnementales, tout en impliquant les secteurs public et privé.
Des défis persistants et des retards inquiétants
Cependant, malgré son potentiel, le projet est freiné par des retards administratifs, a souligné le confrère journaliste. Un appel d’offre lancé en septembre 2024 pour la gestion et la transformation des déchets recyclables reste en suspens, faute de désignation d’un soumissionnaire gagnant. Ce blocage alimente les doutes quant à la capacité des autorités à concrétiser cette initiative dans les délais impartis.
Parallèlement, des acteurs comme l’usine de recyclage Le Nettoyeur LN Recycling à Caracol insistent sur l’urgence de collecter et de recycler les matières plastiques, qui continuent d’envahir les rues et les eaux.
Si ce projet incarne une lueur d’espoir pour une ville confrontée à une crise environnementale, les lenteurs administratives et les défis logistiques suscitent des inquiétudes. Les habitants du Cap-Haïtien et des communes environnantes attendent des actions concrètes pour que ce projet ambitieux ne reste pas un simple rêve sur papier.
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