Quand Jean Damascene Pierre aka Papa Lavi fusionne son talent de musicien et l’entrepreneuriat pour gagner sa vie
Jean Damascene Pierre aka Papa Lavi est natif de Port-au-Prince dans le quartier de Bas Peu de chose communément appelé BPC. Il traîne derrière lui plus de quinze années de carrière dans l’industrie de la musique haïtienne. Depuis quelque temps, il investit dans l’exportation des mangues vers les États-Unis où il réside depuis 2016 après avoir été attaqué à Laboule 12 par des individus armés. Désormais, le quotidien du compatriote se résume entre la musique et l’entrepreneuriat.
En effet, Papa Lavi s’est lancé dans la musique en 2004. Amoureux du Hip-Hop, cette tendance l’a suscité à créer son propre groupe musical dénommé Rigwaz. Depuis, il a travaillé du bec et des ongles pour garder le rythme dans l’industrie musicale haïtienne, nous a-t-il raconté dans une interview.
De 2004 à aujourd’hui, le chanteur contient plusieurs morceaux dans son répertoire. À en croire ses explications, il a une soixantaine de morceaux. Sur sa page YouTube, on peut remarquer quelques musiques en vidéoclip dont « Pile tè a », « Rele m pi gwo« , « Ou pa kapab », « Gen moun k ap swiv mwen », « Pull up sou manzè ».
Toujours accroché au mouvement Rap Kreyòl, Papa Lavi promet une collaboration avec l’artiste Zoey Dollaz et d’autres projets arriveront bientôt sans donner trop de détails.
Le Chapeau d’entrepreneur
Depuis Haïti, Jean Damascene Pierre avait fondé Pi gro Entertainment devenu « Pi gro Entreprise Corp » lorsqu’il est arrivé aux États-Unis. C’est une corporation ayant pour objectif d’organiser des Évents entre autres, a-t-il dit. D’après l’artiste entrepreneur, Pi gro Entreprise est devenue une corporation et le cadre est élargi par rapport à Pi gro Entertainment lorsqu’il était en Haïti. Jusqu’à présent, l’entreprise fait bien son petit bonhomme de chemin, a rassuré Papa Lavi.
Par ailleurs, Papa Lavi est également un grand exportateur de mangues. Avec son entreprise Mango Plug Organic, plusieurs personnes ont trouvé un emploi, nous a-t-il expliqué.
Jean Damascène Pierre a pris la relève dans ce secteur car ses parents étaient aussi des exportateurs de mangues. « Paran m, moun lakay mwen nan biznis mango depi plis pase 63 lane an Ayiti. Paran m se youn nan premye konpayi ki voye mango Etazini. Swit aprè sa k te rive m lan kote bandi te atake m Ayiti mwen te pran 2 bal, mwen rantre Etazini, mwen vin jije bon mwen ka fè yon kontinuite nan biznis mango a paske moun lakay mwen ladan l », a-t-il détaillé.
Depuis lors, l’entreprise distribue des mangues à New-York, Boston et dans d’autres villes des États-Unis. Plus de 1000 personnes ont trouvé un emploi à travers l’exportation des mangues. Le jeune entrepreneur est aussi prêt à aider d’autres gens qui souhaitent investir dans l’exportation des mangues.
« Izin nou gen Ayiti a gen plis pase mil moun k ap travay ladan l (…) Depi yon moun ou bezwen rantre nan biznis lan ou mèt kontakte m epi m ap ba l chif yo ak tout mwayen pou moun lan fè biznis lan », a-t-il indiqué.
Le département de l’agriculture américain dans une lettre adressée le mois dernier à l’Association Nationale des Exportateurs de Mangues, avise que les inspecteurs de l’APHIS Animal and Plant Health Inspection Service ne travaillent plus en raison de la crise sociopolitique du pays qui pousse l’APHIS à fermer son programme d’inspection des mangues en Haïti jusqu’à la fin de janvier 2023, une décision qui a impacté l’exportation des mangues vers les États-Unis et une très mauvaise nouvelle pour les entrepreneurs et agriculteurs.
« Ça m’a affecté directement. Abitan an fè kòb, moun k ap keyi a fè kòb, moun k ap travay nan izin lan fè kòb, se yon chèn li ye, lè mango a rive Etazini si m pa vann li moun sa yo m site la p ap fè kòb. Mwen menm se yo. Pakèt moun m ap fè manje Ayiti lè m ap vann mango a. M ap tann peyi a redemare pou bagay sa lave », a déclaré Papa Lavi.
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