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Les quartiers autrefois animés sombrent dans le silence et la désolation en cette fin d’année 2024.
En ce 23 décembre 2024, Port-au-Prince ne vibre pas au rythme habituel des préparatifs de Noël et des festivités de fin d’année. Carrefour de l’aéroport, la route de Nazon et les blocs environnants, autrefois bouillonnants de vie, se sont métamorphosés en zones désertes et silencieuses, victimes d’une insécurité grandissante orchestrée par la coalition criminelle de « Viv Ansanm ».
Autrefois cœur névralgique des échanges et des transports, Carrefour de l’aéroport n’est plus que l’ombre de lui-même. Les marchands, les passants et les stations de transport qui animaient cette intersection stratégique ont disparu, remplacés par un vide oppressant. La peur générée par les gangs qui opèrent dans la région a forcé la population à fuir, abandonnant des zones autrefois de grandes activités.
Les habitants de Delmas 29 et Delmas 30, situés à proximité de Carrefour de l’aéroport et Nazon, témoignent de la transformation radicale de ces espaces. « C’est la première fois, depuis que je vis à Port-au-Prince, que je vois Carrefour de l’aéroport aussi désert pendant les fêtes », confie un résident âgé, empreint de tristesse. Pour de nombreux Port-au-Princiens, cette fin d’année est marquée par un sentiment de perte et de nostalgie pour une époque où les rues au bas de la ville bourdonnaient de vie et de chaleur humaine.
Le contraste est saisissant : les quartiers désertés comme Carrefour de l’aéroport et Nazon s’opposent à des zones comme Pétion-Ville et haut de Delmas, où les activités se concentrent désormais. Cette relocalisation forcée a entraîné une densité humaine écrasante dans ces espaces épargnés par les gangs, accompagnée de fréquents embouteillages monstres.
Une crise humanitaire et sociale sans précédent
La montée en puissance des gangs à Port-au-Prince a engendré une crise humanitaire sans précédent. De nombreuses familles ont dû abandonner leurs foyers, transformant des quartiers entiers en territoires perdus. Cette insécurité exacerbe les inégalités, poussant une partie de la population à chercher refuge dans des zones mieux sécurisées, souvent au prix de sacrifices économiques et sociaux considérables.
Dans ce contexte, les fêtes de fin d’année, habituellement synonymes de joie et de rassemblement, prennent un tout autre visage. L’absence de vie dans des lieux emblématiques comme Carrefour de l’aéroport et Nazon illustre l’impact profond de l’insécurité sur la vie quotidienne des Haïtiens.
Alors que l’année 2024 s’achève dans moins de huit jours, les perspectives restent sombres pour de nombreux Port-au-Princiens. La peur et la violence semblent avoir pris le pas sur l’esprit festif, laissant place à une ambiance de résignation. Pour les habitants, cette fin d’année est un rappel poignant de l’urgence d’agir pour restaurer la sécurité et redonner vie à des quartiers autrefois si vibrants.
En attendant des jours meilleurs, les citoyens continuent de rêver d’un retour à la normalité, où Carrefour de l’aéroport et ses environs retrouveraient leur effervescence d’antan, et où les fêtes de fin d’année redeviendraient un moment de joie partagée.
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