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Ralf S. Rho, ancien conseiller du président Jovenel Moïse, affirme qu’en l’absence de la publication de l’accord du 3 avril, le Premier ministre doit répondre aux questions du Conseil présidentiel de transition (CPT)
Dans une interview accordée à Juno7, Ralf S. Rho a partagé son point de vue sur le conflit entre le docteur Garry Conille et le CPT. Il a d’emblée critiqué l’ancien président Jocelerme Privert, qui avait affirmé que le Premier ministre n’avait aucun lien avec la Présidence. “Apparemment, Monsieur Privert a oublié la façon dont il contrôlait son Premier ministre. Bref…”, a-t-il commenté.
Concernant la convocation du Premier ministre Garry Conille par le Conseil, M. Rho a souligné qu’en l’absence de la publication de l’accord du 3 avril dans le Journal officiel Le Moniteur, M. Conille est tenu de répondre aux questions des membres du CPT. “Constatant que le CPT refuse de publier l’accord, ce qui empêche l’Organe de contrôle d’être mis en place, Garry Conille devrait envisager de démissionner avant même que le Conseil n’adopte la résolution visant à le remplacer par Alix Didier Fils-Aimé”, a-t-il ajouté.
Dans un récent article, Ralf S. Rho a précisé que la Constitution haïtienne prévoit que le Premier ministre est nommé par le président, mais qu’il doit ensuite être ratifié par le Parlement. Cette procédure assure un équilibre institutionnel, donnant au Premier ministre la légitimité nécessaire pour gouverner de manière autonome tout en maintenant la coordination avec les autres pouvoirs de l’État. Cependant, lorsque le choix n’est pas ratifié par le parlement, le Premier ministre demeure en fonction à titre provisoire, ce qui limite considérablement son pouvoir et son indépendance.
“Dans ce contexte de non-ratification, la dynamique du pouvoir change de manière significative. Le Premier ministre devient alors fortement dépendant du président. En effet, sans la ratification, il ne bénéficie pas de la pleine reconnaissance nécessaire pour exercer ses fonctions en toute légitimité et doit se reposer uniquement sur la volonté présidentielle pour conserver son poste. Cette dépendance se traduit par une subordination de fait, où le Premier ministre agit principalement comme un facilitateur des décisions présidentielles, plutôt que comme un véritable chef de l’exécutif capable de proposer et d’exécuter des politiques de manière indépendante”, a-t-il expliqué.
En outre, Ralf S. Rho a souligné que le renforcement des institutions et le respect des équilibres constitutionnels sont cruciaux pour rompre cette dynamique de dépendance et permettre au Premier ministre de jouer pleinement son rôle, non pas comme subordonné, mais comme un partenaire politique autonome, au service du développement du pays.
Reconnaissant la gravité de la situation, Ralf S. Rho invite les neuf membres du Conseil présidentiel de transition à coopérer avec le Premier ministre dans l’objectif de résoudre la crise et de favoriser la stabilité du pays.
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