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Rareté de carburant dans les stations-services, les chauffeurs décident d’augmenter les prix des circuits.
Le centre de stockage pétrolier de WINECO ne cesse de fonctionner au Terminal Varreux. Le dernier chargement au niveau du site a eu lieu le 6 avril dernier où 22 camions-citernes ont été remplis. Toutefois, le carburant reste indisponible dans plusieurs stations-services. Les consommateurs sont obligés de s’approvisionner sur le marché informel avec un prix qui avoisine 1250 jusqu’à 1500 gourdes pour un gallon. Face à cette situation qui persiste, les chauffeurs du transport en commun ont décidé d’augmenter les prix des différents circuits.
« Nous sommes obligés d’augmenter les prix du transport en commun. Cela fait presqu’un mois que je n’ai pas eu la possibilité de m’approvisionner dans les stations-services. Auparavant, le prix du gallon de carburant était de 750 jourdes sur le marché informel, maintenant le prix a augmenté. Donc, les chauffeurs n’ont pas le choix », a justifié un chauffeur de bus qui assure le trajet Port-au-Prince/Pétion-Ville.
Le gouvernement à travers le ministère des Affaires Sociales avait fixé le prix des différents circuits du transport en commun le 16 novembre 2022 à la suite de l’avis conjoint des Ministères de l’Economie et des Finances, du Commerce et de l’Industrie fixant les prix des produits pétroliers en vigueur sur le territoire national.
Sans aucun accord, les chauffeurs ont décidé de fixer leurs propres prix, un comportement que certains passagers n’ont pas hésité à dénoncer. « C’est pas normal. Cela montre à quel niveau le pays n’est pas dirigé. Un bon matin, un chauffeur décide de fixer son prix. Tout le monde le regarde et se plie à sa décision. Le pays est parti en vrille », se plaint une femme accompagnée d’un enfant qu’elle emmène à l’école.
Par ailleurs, d’autres citoyens comprennent la décision des chauffeurs. Selon eux, c’est aux autorités d’intervenir dans le dossier du carburant afin de parvenir à une solution. « On ne doit pas seulement pointer du doigt les chauffeurs. Nous devons penser aussi à leurs familles. L’Etat a fixé les prix du carburant alors que les produits pétroliers sont rares dans les stations-services.
Comment comprendre que le chargement se fait chaque jour à Varreux alors que le carburant, on doit l’acheter sur le marché informel? C’est un système bien monté. Les autorités, si elles ne sont pas des complices, doivent agir sinon les mêmes problèmes vont se répéter et c’est nous qui paierons les conséquences », a déclaré un jeune universitaire.
Après la décision des chauffeurs du transport en commun, le prix du circuit Pétion-Ville/Port-au-Prince est passé de 50 à 75 gourdes. Dans d’autres circuits, les chauffeurs ont doublé.
Même les chauffeurs de taxis-motos ont fait des ajustements. « Moto se tèt nèg », a lâché un citoyen. « Faire un parcours à motocyclette ces jours-ci n’est pas chose facile.
Le chauffeur n’hésitera pas une seule seconde à vous demander 500 gourdes pour quelques kilomètres de route », a raconté une dame. Pour rétorquer, un chauffeur de taxi-moto a répondu: « Se pa dlo nou met nan moto a non, se gaz wi. 300$ (1 500 goud) nou achte l. »
Rappelons que le Ministère du commerce et de l’industrie dans un communiqué rendu public le mardi 8 novembre 2022, avait annoncé l’alimentation des différents stations-services en produits pétroliers pendant les journées des 9, 10 et 11 novembre 2022.
Le carburant a été disponible pour tous les consommateurs le samedi 12 novembre. Quelques jours après cette décision, la situation est devenue la même. Les consommateurs ont des difficultés pour s’approvisionner.
Photo: Ody Bien-Eugène | Juno7
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