On est à moins d’un mois de la rentrée des classes, le président de la République Jovenel Moïse a nommé Jean Henry Céant comme son nouveau Premier ministre. Celui-ci aura la lourde tache de remplacer le très effacé Premier ministre démissionnaire Jack Guy Lafontant. Me Céant, présenté hier à la nation par le chef de l’Etat, doit attendre sa ratification par le Parlement avant de se mettre à l’œuvre. Le notaire, passé de présentation, est donc attendu au tournant.
Au-delà de la conjoncture difficile actuelle à laquelle Jean Henry Céant doit faire face, il y a des défis plus ponctuels qui l’attendent. Le nouveau Premier ministre devra répondre aux défis que lui impose la rentrée des classes, fixée au 3 septembre prochain. La situation économique du pays est difficile. La population n’a pas de pouvoir d’achat. Les parents sont aux abois. Jean Henry Céant devra à même d’y répondre par des programmes sociaux et d’accompagnement.
Le Parlement, très décrié depuis les émeutes des six et sept juillet dernier, est devenue la bête noire de la population. Les manifestants ont même tenté à plusieurs reprises d’y mettre le feu. Les parlementaires sont de plus en plus détestés. Ils tiennent beaucoup, pour la plupart à leur réélection et exigent une bonne partie des ministres. Cela est vrai surtout pour les députés. Jovenel Moïse ne doit pas céder aux chantages.
Les élus du peuple doivent comprendre qu’ils ont perdu le momentum et qu’à tout moment le peuple peut se réveiller pour tout casser, tout détruire et tout brûler. Le risque d’implosion sociale est visible. Le peuple veut des élus qui pensent à leurs revendications et non ceux qui cherchent à avoir le contrôle des directions générales et des ministères. Les élus doivent voter le plus vite que la politique générale du gouvernement.
La Chambre des députés ou le Sénat doit le plus vite que possible débuter le processus menant à la ratification du gouvernement. Cette fois-ci, il ne doit pas y avoir partage des ministères avec des parlementaires. C’est la position du président du Sénat Joseph Lambert. La Chambre des députés doit adopter la même position. Il faut au gouvernement le soin d’agir vite sur les problèmes sociaux criants, sans interférence parlementaire. Le pays en sortira gagnant.
Les défis sont énormes. La crise politique est chronique. Les autorités le savent bien propre. Le climat social est tendu. Une simple étincelle peut provoquer l’embrassement et déferlement de violence auquel Haïti est historiquement habituée. Jean Henry Céant, il faut le dire sans cesse, est l’homme du moment, un homme des passerelles, capable d’engager le vrai dialogue national pour le vrai redémarrage national dans la paix, la concertation, la tolérance…
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