Le protecteur du citoyen, Renan Hédouville, a exprimé sa ferme opposition à l’arrêté nommant le juge Jean Wilner Morin comme protecteur par intérim à la tête de l’Office de la Protection du Citoyen (OPC)
Lors d’une conférence de presse tenue ce jeudi, Renan Hédouville a dénoncé cette nomination qu’il juge illégale et contraire aux principes d’indépendance qui régissent l’institution.
Renan Hédouville a rappelé que la loi organique de l’OPC ne prévoit en aucun cas la possibilité de nommer un protecteur par intérim. Selon lui, cette nomination viole les procédures légales en vigueur, notamment l’exigence d’un appel à candidatures lancé par le Parlement 90 jours avant la fin du mandat de l’actuel protecteur, comme stipulé par la loi.
“Je ne cherche pas à m’accrocher à mon poste, mais je reste déterminé à défendre l’indépendance de l’OPC, un principe fondamental”, a-t-il déclaré, soulignant que l’exécutif ne doit en aucun cas interférer dans le choix du protecteur du citoyen. Il a également exprimé des doutes quant à la capacité d’un protecteur nommé de manière intérimaire à exercer sa mission en toute indépendance, se demandant comment un tel protecteur pourrait s’opposer à celui qui l’a nommé.
Renan Hédouville a qualifié l’arrêté de “scélérat”, dénonçant une tentative de fragiliser l’indépendance de l’OPC en y plaçant une personne soumise à l’exécutif. Il a insisté sur le fait que l’OPC joue un rôle essentiel dans la défense des droits humains et de la démocratie en Haïti, tout comme la police nationale dans le domaine de la sécurité.
“L’OPC est le dernier rempart contre les violations des droits humains et contre toute dérive autoritaire. C’est une institution indépendante qui ne peut être soumise à aucun pouvoir exécutif”, a-t-il affirmé.
Renan Hédouville a annoncé qu’il comptait utiliser tous les moyens légaux à sa disposition pour faire respecter l’indépendance de l’OPC. À cette fin, le cabinet Patrick Laurent, chargé de défendre l’institution, a été mobilisé. Renan Hédouville a précisé que des recours seraient introduits auprès des instances nationales et, si nécessaire, internationales, pour défendre la légitimité de l’OPC et son statut d’institution indépendante de promotion des droits humains.
Il a également révélé qu’une tentative de perturbation avait visé sa conférence de presse, initialement prévue au siège de l’OPC, et avait dû être déplacée à Delmas en raison de menaces de sabotage orchestrées par des individus malintentionnés.
“Malgré ces tentatives de boycott, nous restons serein. Je suis calme, serein et déterminé à mener cette bataille pour préserver l’intégrité de notre institution”, a-t-il déclaré.
La question de la nomination d’un protecteur a.i. reste un dossier de première importance, et l’issue de cette lutte pourrait avoir un impact majeur sur l’avenir de l’Office de la Protection du Citoyen et l’indépendance des institutions publiques en Haïti.
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