Rétrogradé et transféré au Panama, Fritz Dorvillier pointe du doigt l’ambassadeur du Canada en Haïti

Rétrogradé et transféré au Panama, le docteur Fritz Dorvillier pointe du doigt l’ambassadeur du Canada en Haïti qui selon lui s’est payé sa tête.

Le ministre des affaires étrangères, Jean Victor GÉNÉUS dans une correspondance, datée du 11 août,  a informé le Consul Général d’Haïti à Montréal qu’il est transféré de son poste actuel à l’Ambassade d’Haïti au Panama à titre de Ministre Conseiller.

Dans cette correspondance le chancelier lui a aussi dit: « J’espère que par votre discipline votre dévouement et votre application au travail, vous continuerez à justifier la confiance placée en vous ».

Pour le professeur et diplomate, cette décision n’est pas anodine. Elle est la conséquence directe de cette critique qu’il avait formulé la semaine écoulée en dénonçant une politique, selon lui, de deux poids et de deux mesures du Canada à l’endroit de la République Dominicaine et d’Haïti qui est surtout traité en parents pauvres.

Dans une interview exclusive accordée à Juno7, le consul Dorvillier a déclaré ceci: « L’Ambassadeur du Canada en Haïti a demandé ma tête, il l’a facilement et rapidement eue sur un plateau d’argent. Pour l’histoire et la vérité, je n’ai fait que défendre, avec courage (la parrêsia) les intérêts de mon pays ». Il n’y va pas par quatre chemins en pointant du doigt Sébastien Carrière comme celui qui a orchestré son départ de Montréal.

A la suite de cette déclaration, il reprend son argumentaire pour enfoncer le clou et juger sévèrement les pratiques du Canada envers Haïti en précisant que « l’aide humanitaire ne peut pas développer Haïti ; mais il faut des investissements directs étrangers pour développer le pays.

Toujours selon lui, le Canada, comme la France, a fait d’importants investissements directs en République dominicaine; toutefois le Canada n’a fait aucun investissement direct en Haïti; il faut dire que ce n’est pas seulement la faute du Canada, car le climat d’affaires est très mauvais en Haïti. Le Canada, comme tout autre pays-investisseurs, a beaucoup plus d’égards pour les pays dans lesquels il a des investissements directs.

Pour le désormais ancien consul général d’Haïti à Montréal, la quasi-totalité des cerveaux Haïtiens fuient vers notamment le Canada, à cause surtout de l’insécurité. « C’est moi qui les reçois quotidiennement au Consulat avec beaucoup de peine. Le Canada, en puisant les ressources humaines très qualifiées en Haïti, doit aussi faire beaucoup plus d’efforts pour aider Haïti à résoudre le problème de l’insécurité », a indiqué le Dr Dorvillier.

Visiblement le diplomate n’a pas digéré la décision. Il comprend mal qu’il ait été lâché par ses supérieurs sur demande de l’ambassadeur Sébastien Carrière. Mais il ne sait pas s’il se rendra ou non au Panama en étant rétrogradé au rang de ministre conseiller.

« Si je suis transféré dans une Mission diplomatique de faible importance et rétrogradé au Niveau d’un simple Ministre-Conseiller, la jeunesse en prendra Note et l’Histoire haïtienne m’absoudra. Je continuerai, comme avant, à cultiver le courage de la vérité et ce n’en déplaisent aux lâches et carriéristes paresseux », a tancé le docteur Fritz Dorvillier.

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