Pour le RNDDH, l’ancien député Thanis écroué pour trafic de stupéfiants n’était pas qualifié pour être libéré.
Le Réseau national de défense de droits humains (RNDDH) estime que des autorités ont profité des mesures visant à décongestionner les prisons à cause de la propagation du Covid-19 pour libérér des prisonniers qui sont des criminels notoires et qui ne répondent pas aux critères préalablement fixés. Le cas de l’ancien député Jean Fenel Thanis, un proche du PHTK sous la bannière duquel le président Moïse a été élu, retient l’attention de l’organisme de droits humains.
« Le RNDDH a appris avec stupéfaction la nouvelle de la libération de l’ancien député et ses deux comparses le 15 avril dernier après une requête en habeas corpus présenté devant le tribunal de Croix-des-Bouquets. Nous savons que cette procédure n’est valable que dans les cas de détention préventive prolongée et les arrestations illégales. Or l’ancien député ne figure pas parmi ces cas car il a été jugé et condamné », explique Pierre Espérance, directeur exécutif du RNDDH.
En effet, le 5 mars 2019, des agents de la Police frontalière (POLIFRONT) avaient procédé à l’arrestation de l’ex-député des Cayes/Île-à-Vache, Jean Fenel Thanis, Jean Edrique Pompée et un ressortissant jamaïcain, Kess Huss Campbell, arrêtés en mars 2019 en possession de 491 kilogrammes de marijuana, au niveau de Ganthier.
Au correctionnel, le juge Pierre Apsorde Pierre-Louis les avait condamné chacun à 100 000 gourdes d’amende au profit de l’État haïtien conformément à l’article 63 de la loi du 7 août 200. Jean Fenel Thanis et Jean Edrique Pompée allaient être libérés après le paiement de cette amende et Kess Huss Campbell devrait être déporté après le paiement de cette amende.
Sauf que le commissaire du gouvernement de Croix-des-Bouquets, Maxime Augustin avait fait appel du jugement, estimant que les condamnés ne faisaient pas usage des 491 kilos de marijuana. Il s’agirait plutôt de détention, transport et trafic illicite. Une telle infraction est un crime au regard du code pénal haïtien. Depuis, l’ancien député Thanis et ses complices sont derrière les barreaux
Les critères de libération visent de préférence les détenus en âge avancé, coupable de délit mineur ou ayant purgé 80 % d’une peine correctionnelle. Agir autrement ce serait illégal et fragilisé le travail des agents de la police nationale d’Haïti, a indiqué Pierre Espérance.
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