Le RNDDH exprime ses préoccupations par rapport au dossier de Village de Dieu et au dysfonctionnement de la Cour d’Appel de Port-au-Prince.
Le Réseau National de Défense des Droits Humains ( RNDDH ) recadre le ministre de la justice, Lucmanne Delille, pour avoir exposé aux dangers les citoyens paisibles de Village de Dieu en leur accordant un délai de 72 heures pour quitter la zone. Par ailleurs, le RNDDH ne cache pas son inquiétude face dysfonctionnement de la Cour d’Appel de Port-au-Prince pour cause d’insécurité. Ce qui pénalise les justiciables et bloque le suivi de certains dossiers selon le RNDDH.
Dans une lettre ouverte adressée en date du 29 avril au ministre de la justice et de la sécurité publique, Lucmanne Delille, le Réseau National de Défense des Droits Humains – préoccupé par les corollaires négatifs charriés par l’ultimatum de 72 heures qu’il a donné aux habitants de Village de Dieu – n’a pas mâché ses mots pour lui faire comprendre le mal qu’il a infligé aux veuves, aux orphelins et aux paisibles citoyens de cette zone oubliée de l’Etat.
« Avocat, vous avez été formé – du moins le RNDDH veut le croire – pour défendre la veuve et l’orphelin. Pourtant à la première occasion, vous leur avez craché dessus car, ces familles que vous avez poussées à abandonner leur lit, leur maison, ont dû, pour la plupart, dormir sur des places publiques, exposées à toutes sortes d’actes répréhensibles », écrit le RNDDH soulignant à son attention que des personnes acceptant malgré eux de vivre au Village de Dieu ne l’ont fait que pour profiter uniquement d’un loyer moins cher.
Cet ultimatum, est pour le RNDDH, une violation des droits fondamentaux à la vie, à la sécurité, au logement et à la santé de cette population contrainte d’abandonner son foyer. Une violation des conventions et traités internationaux auxquels l’Etat haïtien est parti, « un accroc inacceptable »,souligne l’organisme de droits humains. Le RNDDH est convaincu que les vrais hommes d’Etat auraient agi de manière à éradiquer la criminalité tout en protégeant la population civile.
« Oubliées par des politiciens qui ne penseront à elles que lors des élections, rejetées par la misère à laquelle elles font face chaque jour, méconnues des services d’assistance sociale inexistants pour la masse, et trimant chaque jour pour vivre sans rien demander à l’Etat alors qu’elles auraient pu, ces personnes que vous avez fait fuir Village de Dieu ne vous pardonneront jamais d’avoir, en ce cas-là, abusé de vos pouvoirs », explique le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) en faisant comprendre à Lucmanne Delille que la voie empruntée par son ministère est la mauvaise.
Soulignons qu’en date du 28 avril, le RNDDH avait aussi écrit à René Sylvestre, Président du Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire (CSPJ), pour partager avec lui ses préoccupations liées au dysfonctionnement de la Cour d’Appel de Port-au-Prince et demandé au Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire de prendre des mesures nécessaires visant à permettre à ladite Cour de reprendre ses activités dans l’intérêt des justiciables.
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