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Le Ministre Rosemond Pradel a présenté le bilan de ses 100 premiers jours à la tête du MTPTC

Le Ministre du PTPTC M. Rosemond Pradel | Photo: Ody Bien-Eugène | Juno7

Le Ministre Rosemond Pradel a présenté le bilan de ses 100 premiers jours à la tête du Ministère des Travaux Publics et Télécommunications (MTPTC)

Le titulaire du Ministère des Travaux Publics Transports et communication Rosemond Pradel a présenté ce lundi 14 mars à Delmas un bilan de ses 100 premiers jours à la tête du Ministère. À l’occasion, plusieurs directeurs généraux d’organismes sous tutelle du MTPTC ont également présenté le bilan de leurs réalisations pour cette période.

D’entrée de jeu, le titulaire du MTPTC a rappelé que cette activité s’inscrit dans le cadre d’une tradition au sein de l’administration publique pour tout haut responsable de présenter un bilan de travail après ses 100 premiers jours en poste. Ce, dans le but d’informer la population mais aussi de la mettre en confiance, selon les dires de M. Pradel qui en a profité pour annoncer que ce genre d’activités se tiendra chaque trois mois désormais. « À chaque fois qu’on écoute la radio ou qu’on surfe sur les réseaux sociaux, il existe une forme de déformation de l’information ou des informations ne correspondant pas à la réalité », a déploré M. Pradel.

Le directeur général du MTPTC, l’ingénieur Charles Raymond Pierre; Le Ministre du MTPTC; Rosemond Pradel et Le directeur général de l’Électricité d’Haïti, Jean Erol Morose | Photo: Ody Bien-Eugène | Juno7

Le titulaire du MTPTC a indiqué par ailleurs avoir pris les rênes de ce ministère pour donner des résultats malgré les maigres moyens dont il dispose. Et l’une de ses premières actions est de récupérer un ensemble d’équipements du ministère éparpillés un peu partout sur le territoire. « Ces matériels ont été accaparés soit par des parlementaires ou par de tierces personnes aux fins de réaliser leurs activités personnelles au détriment de la population », a fait savoir  M. Pradel, jugeant inacceptable cette situation.

Le Ministre Pradel a néanmoins concédé que les résultats pour ses 100 premiers jours sont mitigés en raison de l’état dans lequel se trouvait le ministère à son arrivée. « Nous ne pouvons pas dire que nous sommes complètement satisfaits mais avec les maigres moyens que l’on dispose nous essayons d’améliorer la situation au sein du ministère, a concédé M. Pradel. À notre arrivée, le ministère ne disposait pas de budget de fonctionnement ni d’investissement. Sur le plan fonctionnel, il y a eu une absence de synergie entre les entités travaillant avec les organismes internationaux tels la BID, la Banque  mondiale, l’Union européenne et les directions générales  au sein du ministère. »

Le directeur général du MTPTC, l’ingénieur Charles Raymond Pierre, a dans son allocution, tenté d’apporter plus de précisions sur les réalisations du ministère. Outre la mise en place d’un manuel de procédure de gestion technique, administrative et financière, la préparation d’un manuel à l’usage des ressources humaines, le titulaire du MTPTC avait instruit de créer une base de données geo-référencée pour les matériels du ministère. « L’on avait constaté que le patrimoine en équipements du ministère échappait à son contrôle car utilisé par des tierces personnes. C’est un vaste désordre auquel on essaie de pallier », a dit M. Pierre.

Entre autres réalisations, l’ingénieur Charles Raymond Pierre a évoqué la réhabilitation et l’entretien de plusieurs axes routiers à Port-au-Prince. Des projets mis en pause en raison de l’absence de fonds. Des travaux de réhabilitation ont été également réalisés entre Caradeux et Tabarre, selon les dires de l’ingénieur. En province, les directions générales exécutent des travaux sur certains tronçons de route afin de maintenir un niveau de service acceptable aux usagers.

Le directeur général de l’Électricité d’Haïti, Jean Erol Morose, a indiqué, de son côté, avoir intégré une institution avec beaucoup de difficultés. « Nous avons trouvé EDH dans une situation extrêmement grave », a dit M. Morose. L’ingénieur a indiqué à titre d’exemple que ce lundi 14 mars le réseau de l’EDH était à 41 megawatts. Ce qui signifie que beaucoup de circuits sont fermés. « Nous adoptons donc une rotation stratégique. Dans la journée, l’on alimente les commerces et les industries et durant la nuit, les résidences », a-t-il fait savoir.

Au niveau commercial, la situation est encore plus critique, selon M. Morose. « Le taux de facturation est en dessous de 50% au  niveau commercial. Au niveau recouvrement, beaucoup trop de gens doivent de l’argent à l’EDH. La situation est tellement grave qu’au niveau de la centrale de Carrefour, la production est de zéro megawatt alors que sa capacité est de 41 megawatts », a-t-il indiqué.

L’ingénieur a indiqué néanmoins que le dernier arrivage de compteurs prépayés pourra soulager l’EDH. « On pourra vendre et récupérer cet argent pour pouvoir se réapprovisionner en carburant », a indiqué le responsable. Il en a profité pour attirer l’attention sur le danger qui menace l’entreprise publique. »Nous devons changer le mode de fonctionnement de l’EDH. Sinon dans 20 ans encore, nous retournerons à la case départ », a expliqué M. Morose.

Face aux difficultés rencontrées par les utilisateurs de service des compagnies de téléphonie mobile en Haïti, le directeur général du Conseil de Télécommunications (CONATEL) a tenté d’apporter des explications. Jean Marie Guillaume concède que ces compagnies rencontrent des difficultés en ce moment mais explique que le Conatel n’est pas en mesure d’imposer des pénalités à ces opérateurs.

Ing. Jean Marie Guillaume, directeur général du CONATEL Photo: Ody Bien-Eugène | Juno7

Le Directeur général explique que les difficultés auxquelles font face ces compagnies ces derniers temps sont liées à la situation sécuritaire du pays. « Nous devons comprendre que le problème de l’insécurité publique qui sévit en Haïti aujourd’hui impacte ces compagnies. Elles ne peuvent pas entretenir leurs fibres optiques,  a clarifié M. Guillaume. Même au niveau du Conatel, nous ne sommes pas en mesure d’effectuer des tests de qualité à Port-au-Prince en raison de l’insécurité. Lorsque vous faites ces tests vous devez couvrir tout le département. Aujourd’hui nous sommes dans une situation où l’on ne peut pas envoyer nos employés sur le terrain ».

L’autre souci au niveau de ces fibres optiques est lié aux coupures. Celles-ci sont causées par du vandalisme ou par des travaux d’institutions publiques telles la DINEPA. « Lorsque les travaux publics sont en action, ils ne coordonnent pas avec ces opérateurs mobiles », a expliqué M. Guillaume. Outre les interférences provoquées par des stations de radio, ces opérateurs sont également confrontées à des sabotages où des sites sont parfois envahis par des individus.

Malgré les difficultés actuelles, la Direction Nationale de l’Eau Potable (DINEPA) est en chantier dans les dix départements, a fait savoir l’ingénieur Guito Edouard. Ainsi, grâce au financement de la Banque mondiale, la DINEPA a déjà inauguré quatre grands réseaux depuis l’arrivée de Rosemond Pradel à la tête du MTPTC au niveau de la côte sud. « Les communes de Tiburon, Les Anglais, Port-à-Piment et Roche-à-Bateau sont alimentées en eau 24/24 », s’est réjoui le directeur général de la DINEPA.

Ingénieur Guito Edouard, directeur général de la DINEPA | Photo: Ody Bien-Eugène | Juno7

Concernant le Cap-Haïtien qui n’a plus de réseau depuis plus de 20 ans, la DINEPA a déjà alimenté plusieurs quartiers et rues de la ville. Et grâce à la Banque interaméricaine, 36 millions de dollars de contrat sont en cours d’exécution au niveau de la cité Christophienne, selon l’ingénieur Guiteau. Des intiatives similaires sont en cours à Lascahobas, Mirebalais, Cerca-la-source, Hinche, Jéremie, La Vallée de Jacmel, L’Asile, entre autres. Le Directeur général de la DINEPA promet par ailleurs de s’occuper de la ville de Saint-Louis du Nord, une commune qui n’a jamais eu de réseau de distribution.

Au niveau de l’Office National de l’Aviation Civile (OFNAC), des efforts sont consentis aux fins d’avancement de projets importants notamment celui de la construction d’un bâtiment devant permettre à l’OFNAC de loger tous ses services techniques. « C’est un bâtiment moderne qui logera les services de la navigation aérienne, service météorologie, service d’informations aéronautique ainsi qu’un projet de radar qui aboutira dans 18 mois », a fait savoir le directeur général de l’OFNAC, l’ingénieur Laurent Joseph Dumas.

L’institution régulatrice du secteur aéronautique en Haïti dispose également d’un projet de certification de l’aéroport international Toussaint Louverture. « Cela permettra au pays de recevoir plus d’avions et le Trésor public bénéficiera davantage de revenus », a annoncé M. Dumas.

Ingénieur Yves Ducarmel François, directeur général de l’Autorité Aéroportuaire National (AAN) | Photo: Ody Bien-Eugène | Juno7

De son côté, le directeur général de l’Autorité Aéroportuaire National (AAN) a indiqué que de nombreux projets ont été réalisés au sein des aéroports de province tels Cayes, Jéremie, Jacmel. L’ingénieur Yves Ducarmel François explique que la réalisation de ces projets a été accélérée à cause de l’insécurité.

« Du fait que des gens ne puissent plus voyager en voiture, en bus pour se rendre dans certaines villes de province, ces aéroports ont plus de responsabilités. Aussi, il y a beaucoup plus de vols et d’activités autour de ces espaces. Nous avons placé des systèmes de sécurité au niveau ces aéroports », a indiqué l’ingénieur Yves Ducarmel François, qui précise avoir réalisé beaucoup de travaux durant ces 100 premiers jours.

Face au problème de drainage auquel sont confrontés les aéroports internationaux du pays, à savoir ceux de Port-au-Prince et du Cap-Haïtien, l’AAN a réalisé des travaux devant limiter les inondations au niveau de ces espaces, selon les dires de l’ingénieur Yves Ducarmel François.

Photo: Ody Bien-Eugène | Juno7

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