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Impunité, corruption et violences : un sombre tableau de la situation des droits humains en Haïti
Lors d’une réunion du Conseil de sécurité des Nations Unies, Rosy Auguste Ducéna, responsable de programme au Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH), a exposé la situation préoccupante des droits humains en Haïti. L’avocate et militante a dressé un tableau sombre de la crise actuelle, marquée par la dégradation continue des droits dans le pays, tout en soulignant l’impact néfaste de l’impunité et de la corruption.
Mme Ducéna a déclaré que : “Le drame social, politique et économique que nous vivons en Haïti trouve sa justification dans l’impunité des crimes financiers et de droit commun.” Elle a mis en lumière le rôle central de la corruption, affirmant que “la gestion du dernier scandale ayant éclaboussé des conseillers-présidents qui veulent à tout prix s’accrocher au pouvoir, en constitue une preuve irréfutable.”
Elle a également décrit l’ampleur des crimes affectant le pays, précisant que “l’administration publique haïtienne est victime d’une vaste opération de pillage des ressources de l’État.” Selon elle, cette impunité provoque la violence, avec “des armes illégales qui circulent dans le pays, alimentant l’insécurité érigée en système.”
En ce qui concerne les femmes et les filles, Mme Ducéna a averti que : “Les agressions sexuelles continuent d’être perpétrées dans un pays où les femmes et les filles sont constamment en danger.” Elle a souligné l’absence de soutien pour les survivantes, ajoutant que “les survivantes, totalement détruites physiquement et psychologiquement, ne bénéficient d’aucune assistance des autorités étatiques.”
Critiquant le système judiciaire haïtien, elle a décrit la justice comme étant “dysfonctionnelle et corrompue,” indiquant que “plusieurs parquets des tribunaux de première instance sont jonchés de commissaires du gouvernement et de substituts qui libèrent des membres de gangs armés contre pots de vin.”
Mme Ducéna a appelé la communauté internationale à agir, soulignant que “le régime des sanctions instauré par les Nations Unies constitue un outil de lutte contre l’impunité,” tout en exhortant à une plus grande efficacité dans leur application.
Elle a également proposé plusieurs recommandations, notamment de “sanctionner tous les responsables de cette situation en Haïti” et d’exiger “de la force multinationale, dont le mandat vient d’être renouvelé, de travailler aux côtés des forces de l’ordre pour le démantèlement effectif des gangs armés.”