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RSF et 90 journalistes haïtiens appellent à une meilleure protection des médias
L’organisation internationale Reporters sans frontières (RSF) et plus de 90 journalistes haïtiens lancent un appel à la communauté internationale et au nouveau Conseil présidentiel de transition pour la protection des journalistes et des médias, afin que le pays ne devienne pas un désert médiatique.
Dans le but de protéger le droit à l’information en Haïti, RSF et plus de 90 journalistes haïtiens vivant dans la peur quotidienne d’être agressés, kidnappés ou assassinés, ont appelé, le 16 avril 2024, la communauté internationale à porter assistance aux travailleurs de la presse, pris en étau entre une vague de violence et une crise politique, qui dure depuis le 29 février 2024.
La crise sécuritaire, politique, sociale et économique qui sévit en Haïti depuis l’assassinat du président Jovenel Moïse le 7 juillet 2021, compromet la liberté des journalistes haïtiens d’exercer leur métier sur le territoire national. Reporters sans frontières déplore que cette crise affecte directement les journalistes.
« En 2022, six journalistes ont été tués en Haïti, en raison de leur activité professionnelle. C’est le nombre le plus élevé depuis deux décennies. Les reporters sont également régulièrement victimes de menaces, d’attaques et d’enlèvements. Ces violences accrues sont commises en toute impunité, en l’absence d’un état de droit dans le pays. Et à mesure que le contrôle des gangs s’étend sur la capitale, Port-au-Prince, les journalistes se retrouvent confinés à quelques quartiers où ils peuvent encore exercer leur activité, non sans risque. Nombre d’entre eux ont dû se résigner à l’exil », déclare RSF dans l’appel à la communauté internationale.
« Il est difficile d’imaginer un contexte plus complexe pour l’exercice du journalisme que celui que nous connaissons aujourd’hui en Haïti. Aux défis historiques auxquels la presse est confrontée dans le pays, s’ajoute l’impact d’une insécurité qui a atteint un niveau sans précédent ces derniers mois, avec des journalistes attaqués, kidnappés, empêchés de se déplacer en raison des actions des gangs, et se trouvant dans une situation de précarité économique généralisée », signale Artur Romeu, directeur du bureau Amérique latine de RSF.
« L’écosystème de l’information en Haïti est en danger dans son ensemble, alors même que l’information est une ressource plus essentielle que jamais pour rendre compte au monde de ce qui se passe dans le pays. Le journalisme doit occuper une place centrale dans les discussions sur la sortie de crise et figurer dans l’agenda de la coopération internationale », a-t-il plaidé.
Rappelons que cette année le journaliste haïtien du Nouvelliste,Roberson Alphonse, a été nominé pour la 31ème édition du prix Reporters sans Frontières.
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