Salaire Minimum : des ouvriers ont regagné les Rues ce mercredi 16 février 2022
Des centaines d’ouvriers.ères ont gagné les rues à Port-au-Prince ce mercredi 16 février 2022 pour continuer d’exiger un salaire minimum de 1500 gourdes. Partis de la Société Nationale des Parcs industriels (SONAPI) vers 8h45, les protestaires se sont ensuite rassemblés au niveau du carrefour de l’aéroport pour se diriger vers la résidence officielle du Premier ministre à Musseau, Delmas 60, où ils ont délivré leur message.
Munis de banderoles et accompagnés d’un truck sound le long du parcours, les ouvriers ont organisé ce mercredi leur troisième journée de protestation dans l’objectif d’obtenir un salaire minimum de 1500 gourdes et de meilleures conditions de travail. Et selon leurs témoignages, ils ne comptent pas lâcher prise si leurs revendications ne sont pas satisfaites. « Nous serons toujours dans les rues si on ne nous donne pas les 1500 gourdes que nous réclamons. Si le premier ministre Ariel Henry et le ministre des affaires sociales ne fixent pas le salaire minimum à 1500 gourdes avec des accompagnements sociaux, nous continuerons d’occuper les rues » a déclaré Dominique Saint-Eloi, coordonnateur de la Centrale nationale des ouvrières et ouvriers haïtiens (CNOHA).
À l’instar des deux journées de protestation précédentes, des agents de la Police nationale d’Haiti (PNH) ont tenté de mettre fin à la manifestation au niveau du carrefour de l’aeroport, communément appelé “Kafou Rezistans”, en faisant usage de gaz lacrymogène. Un comportement denoncé par les protestaires. « Nous disons aux ouvriers.ères que nous allons nous servir de ces bonbonnes de gaz lacrymogènes comme oxygène pour continuer à reclamer 1500 gourdes comme salaire minimum, a commenté un protestataire. Nous ne sommes que des ouvriers, nous ne diminuons pas l’assiette fiscale de l’État comme le font les politiciens. »
De son côté, le gouvernement dirigé par le Dr Ariel Henry a annoncé pour cette semaine la publication de l’arrêté portant révision du salaire minimum, conformément aux articles 4 et suivants de la loi d’octobre 2009. Cette mesure fera suite à la transmission du septième rapport du Conseil Supérieur des Salaires (CSS) sur la question au gouvernement, selon une note émanant du Ministère des Affaires Sociales et du Travail (MAST).
Le Secteur Démocratique et Populaire (SDP) a pour sa part demandé au Premier ministre Ariel Henry de satisfaire aux revendications des ouvriers. “Le SDP demande au Gouvernement de tout faire pour satisfaire aux revendications salariales des Ouvriers”, a écrit le porte-parole du SDP sur son compte Twitter en marge de la manifestation organisées ce mercredi.
Me André Michel qui dit comprendre la colère des ouvriers en a profité pour appeler le représentant du SDP au gouvernement, le ministre de la Planification et de la Coopération externe Ricard Pierre, à défendre la position de cette structure sur ce dossier au conseil des ministres.
Ody Bien-Eugène a contribué à ce reportage
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