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Le Salvador investit dans le capital humain pour lutter contre les gangs armés
Des représentants de 13 pays du groupe constitutif d’Amérique latine et des Caraïbes du Partenariat Mondial pour l’Éducation (GPE, selon son sigle en anglais), se sont réunis au Salvador du 9 au 11 avril pour leur réunion annuelle 2025, et en ont profité pour prendre connaissance des réussites de ce pays connu pour avoir relevé le défi de la violence des gangs armés.
« Je remercie Nesmy Manigat, président du Comité des Finances et des Risques du Partenariat Mondial pour l’Éducation, pour ses propos reconnaissant les efforts déployés par le Salvador pour transformer son système éducatif », a déclaré José Mauricio Pineda R., ministre de l’Éducation du Salvador, sur son compte X (ex-Twitter).
« Grâce aux politiques efficaces mises en œuvre par le président Nayib Bukele en matière de sécurité et aux progrès accomplis dans la réforme éducative, le Partenariat Mondial pour l’Éducation a choisi le Salvador comme pays hôte de cette réunion, au cours de laquelle sont examinés les progrès afin que les autres nations puissent apprendre de notre expérience », a poursuivi le ministre Pineda, qui en a profité pour remercier le GPE pour son financement, rapporte le journal El Diario.
Contrairement aux idées reçues, le financement des institutions de sécurité du Salvador (police, armée) représente en moyenne à peine 10 % du budget national de 2020 à ce jour, selon les chiffres rendus publics par les instances du gouvernement. En revanche, l’investissement en capital humain (éducation et santé) représente environ un tiers du budget annuel moyen. En 2024, le Salvador, qui compte uniquement 15 ministères, a consacré 17,3 % de son budget d’environ 9 milliards de dollars à l’éducation et 13,9 % à la santé, pour une population de 6 millions d’habitants.
De 2020 à aujourd’hui, le pourcentage investi en éducation a toujours été au-dessus de 4 % du Produit Intérieur Brut (PIB), avec des variations modérées, équivalant à la norme minimale internationalement recommandée. Il en est de même pour le budget de la santé, dont les investissements dépassent régulièrement les 3 % du PIB.
« Nous continuerons à travailler avec détermination pour garantir une éducation sécuritaire et de qualité pour tous, en mettant particulièrement l’accent sur la petite enfance, les filles, la modernisation technologique et l’équité. Nous réaffirmons notre engagement en faveur de la coopération régionale et du renforcement des partenariats pour l’éducation », a poursuivi le ministre dans son message.
« Le président Bukele a trois grandes priorités : l’éducation, la santé et la sécurité. Aucun pays ne peut réussir à combattre la violence de manière durable sans réformer intentionnellement son curriculum pour y introduire les valeurs et la culture de la paix. Il n’y a pas si longtemps, nous étions un pays en guerre ; nous avons décidé de démocratiser l’accès aux ressources à travers l’éducation. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, les tablettes font partie des kits scolaires de base, au même titre que les manuels scolaires et les uniformes dans toutes les écoles, afin que chaque élève se sente inclus dans une communauté à laquelle il a le sentiment d’être accepté et d’appartenir. Sinon, la violence surgira de nouveau », a-t-il conclu.
En Haïti, les multiples plaidoyers pour un pacte national pour l’éducation ont, jusqu’à présent, eu peu d’échos auprès des législateurs et des gouvernements. Le pays consacre à peine 1 % de son PIB à l’éducation, malgré les efforts récents pour faire passer le budget alloué au secteur à environ 13 % du budget national 2024-2025, contre 10 % lors de l’exercice précédent. Il en va de même pour le secteur de la santé, dont les crédits budgétaires sont passés de 5,7 % à 7 % dans l’actuel budget publié en octobre 2024, en attendant le budget rectificatif annoncé comme un « budget de guerre ».
« Je retiens du Salvador, comme l’a dit son ministre de l’Éducation, que sans investissement massif dans l’éducation et la santé, aucun investissement dans la sécurité ne sera durable, car il s’agit d’abord d’investir dans la racine du mal social qui crée les inégalités, sources de violences dans une société », a déclaré Nesmy Manigat, qui a présidé la rencontre des pays partenaires pour le compte du GPE.
« Notre réunion annuelle nous a permis, entre autres, d’analyser collectivement l’impact des tendances géopolitiques récentes sur les financements internationaux pour l’éducation, en comparaison avec les autres priorités internationales, et de discuter des pistes pour augmenter les financements nationaux. »
Haïti était représentée par le docteur Hervé Boursiquot, directeur général de l’Office National du Partenariat en Éducation (ONAPE), point focal auprès du GPE, qui avait reçu l’invitation. Le Partenariat Mondial pour l’Éducation (GPE) est l’un des principaux bailleurs de fonds du système éducatif haïtien depuis les dix dernières années.
Sur la scène internationale, le président américain Donald Trump vient d’annoncer qu’il recevra ce lundi 14 avril 2025 le président du Salvador, Nayib Bukele, en visite officielle à la Maison-Blanche, pour poursuivre leur coopération en matière de lutte contre les gangs, l’immigration clandestine et pour la prospérité économique de la région. Rappelons que le Salvador participe aux efforts de la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité (MMSS) en Haïti, avec un contingent d’environ 80 militaires.
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