Sans équipements ni moyens, la Police Nationale d’Haïti (PNH) ne pourra pas combattre l’insécurité », dixit Pierre Espérance.
« Les bandits sont malheureusement mieux équipés que les policiers appelés à protéger et servir la population en assurant sa sécurité ». Cette déclaration est celle de Pierre Esperance, Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains qui se dit interpellé par la recrudescence des actes de l’insécurité ayant déjà fait plusieurs dizaines de morts notamment dans la région métropolitaine de Port-au-Prince, au cours du mois écoulé.
Dans une interview accordée à Juno7, le défenseur des Droits Humains parle d’une institution policière qui est traitée en parent pauvre par les plus hautes autorités de l’Etat. Il affirme que les policiers sont dans l’impossibilité de remplir leur mission, ce qui contribue, poursuit-il, à l’expansion des réseaux de gangs dans le pays au détriment de la population. En outre, M. Espérance a mis l’accent sur ce qu’il appelle, une certaine protection des bandits par le pouvoir en place.
« Si les policiers possèdent des pistolets, les bandits eux circulent avec des armes de guerre. Les policiers font face à toutes sortes de difficultés. Ils n’ont même pas des chaussures appropriées en état pour travailler. Leur espace de travail est mal entretenu. Ils n’ont pas d’uniforme ni gilets par balle »,explique Pierre Espérance.
S’il faut croire Pierre Espérance, protéger et servir devient une mission impossible pour les policiers. Le Directeur Exécutif du RNDDH informe qu’aucun investissement sérieux n’a été fait au profit des policiers depuis environ 3 ans. Les 15 blindés commandés par l’Etat haïtien au profit de l’institution sont de très mauvaise qualité. 8 d’entre eux sont actuellement en panne, précise-t-il, ajoutant que la formation du G-9 n’a fait qu’affaiblir davantage l’institution.
De son côté, le président Jovenel Moïse se dit attristé par les actes de banditisme. Sur son compte Twitter, on peut lire ce qui suis: « Les actes de banditisme perpétrés, dans le pays, nous attristent tous profondément. Des instructions formelles ont été passées aux autorités compétentes afin de renforcer les mesures de sécurité et de sévir contre les éventuels coupables de ces actes ignobles ». Des discours qui ne convainquent plus à l’heure actuelle.