Un rapport accablant de l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) met en cause trois membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT) pour des accusations de pot-de-vin.
Un récent rapport publié par l’Unité de Lutte Contre la Corruption (ULCC) accuse trois membres influents du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles, d’avoir sollicité un pot-de-vin de 100 millions de gourdes à Raoul Pascal Pierre Louis, alors président du Conseil d’Administration de la Banque Nationale de Crédit (BNC).
L’affaire a éclaté suite à une lettre datée du 24 juillet 2024, dans laquelle Raoul Pascal Pierre Louis dénonçait ces pratiques auprès du Premier ministre Gary Conille. En réponse à ces graves allégations, le Directeur général de l’ULCC a formé une Commission d’enquête pour examiner les accusations de corruption portées contre les membres du CPT.
D’après les conclusions du rapport, ces hauts fonctionnaires auraient exigé cette somme en échange du maintien de Pierre Louis à la tête de la BNC. L’enquête révèle des preuves matérielles telles que des échanges téléphoniques, des transactions financières douteuses et des témoignages corroborant les accusations.
Une rencontre secrète se serait tenue à l’hôtel Royal Oasis à Pétion-Ville, au cours de laquelle Pierre Louis aurait été contraint de céder aux demandes des membres du CPT. Bien que Pierre Louis n’ait pas pu réunir la somme demandée, il aurait proposé d’autres compensations, notamment des biens appartenant à la BNC.
Le rapport de l’ULCC est explicite : « La mise en mouvement de l’action publique contre les nommés Smith Augustin, Emmanuel Vertilaire et Louis Gérald Gilles pour abus de fonction, versement de pot-de-vin et corruption passive, ainsi que contre Raoul Pascal Pierre Louis pour entrave au fonctionnement de la justice, corruption active et abus de fonction. »
L’enquête met également en lumière le rôle de Lonick Léandre, un consul, qui aurait agi comme intermédiaire dans cette affaire. Il est soupçonné d’avoir facilité l’émission de cartes de crédit pré-approuvées au bénéfice des membres du CPT, consolidant les soupçons de corruption. Les relevés téléphoniques montrent des contacts fréquents entre Pierre Louis et Léandre, renforçant les liens entre les accusés.
Face à ces révélations, l’ULCC a recommandé des poursuites judiciaires contre les personnes impliquées, conformément à la loi sur la prévention et la répression de la corruption du 12 mars 2014. L’institution a également requis l’extradition de Raoul Pascal Pierre Louis, actuellement en fuite, afin qu’il réponde de ses actes devant la justice.
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