Boudant l’invitation des émissaires de l’OEA, le Secteur Démocratique et Populaire ne veut négocier que si Me. Mécène Jean-Louis est reconnu comme président de la transition dite de rupture.
Comme annoncé, le Secteur Démocratiques et Populaire (SDP), structure très influente au sein de l’opposition politique, a boudé, ce mardi 8 juin, l’invitation de la mission Spéciale de l’Organisation des États Américains (OEA). Cette délégation de l’organisation régionale a proposé ses bons offices dans l’espoir de trouver, de concert avec les protagonistes haïtiens, une solution à la crise multidimensionnelle qui gangrène le pays et qui pousse plusieurs structures à réclamer plus que jamais le départ de Jovenel Moïse qu’elles voient comme le principal obstacle à l’organisation des élections et à la stabilité politique tant souhaitée.
Dans une correspondance adressée à l’OEA et aux cinq diplomates constituant cette délégation dont les représentants des États-Unis et du Canada au sein de l’organisation, le SDP, a encore déclaré qu’aucune négociation n’est possible sans la reconnaissance, par l’OEA et la communauté internationale, du Magistrat Joseph Mécène Jean-Louis comme président de la transition dite de rupture qui, selon cette structure, aura pour tâche d’organiser les prochaines élections et les procès des crimes financiers et des massacres perpétrés dans les quartiers populaires par le pouvoir en place.
Dressant un tableau sombre de la situation actuelle du pays, le SDP indexe l’Organisation des Etats Americains parmi les authentiques responsables, parmi ceux qui ont soutenu aveuglément Jovenel Moïse ainsi que ces dérives. Pour l’aider à se racheter, le Secteur Démocratiques Et Populaire sollicite de l’OEA de donner mains fortes au peuple haïtien pour lui permettre « de se débarrasser de ce dictateur qui s’installe dans la Caraïbe en ce premier quart du vingt et unième siècle ».
« Le Secteur Démocratique et Populaire (SDP), pour la résolution pacifique de la crise, est ouvert à toutes discussions ayant pour objet, à titre de question préjudicielle, in limine, le départ de Jovenel MOISE du pouvoir qu’il tient de facto depuis le 7 février 2021 ; en passant, entre autres, par l’arrestation des personnes impliquées dans les massacres d’Etat, la libération des prisonniers politiques, le retrait de tous les décrets que Jovenel MOISE a adoptés de janvier 2020 jusqu’à date, la reconnaissance du Juge Joseph Mécène JEAN LOUIS comme celui appelé à conduire la transition,
… la réintégration des Juges illégalement révoqués à la Cour de Cassation, la reconnaissance par l’OEA de la fin du mandat constitutionnel de Jovenel MOISE depuis le 7 février 2021 », souligne-t-il dans cette correspondance portant la signature de Ricard PIERRE, ancien Sénateur de la République d’Haïti, Marjorie MICHEL, Porte-Parole du Secteur Démocratique et Populaire, Axène JOSEPH, Chargé d’Affaires aux Relations Internationales pour le Secteur Démocratique et Populaire et André Michel, Porte-Parole du Secteur Démocratique et Populaire
Le Secteur Démocratique et Populaire (SDP) et le référendum
Dans cette correspondance, le Secteur Démocratique et Populaire (SDP)ne manque pas de dénigrer le projet de référendum constitutionnel de l’exécutif. Celui-ci ne vise qu’à protéger les dilapidateurs du fonds petrocaribe, tout en soulignant l’indifférence de l’OEA par rapport à cette initiative dite illégale et anticonstitutionnelle.
« Le peuple haïtien est inquiet devant ce mutisme dangereux de l’OEA sur le referendum croupion de Jovenel MOISE, en violation de l’article 284-3 de la Constitution et sur la fin du mandat constitutionnel de Jovenel MOISE conformément à l’article 134-2 de la Constitution. A l’évidence de ces faits, le peuple haïtien se questionne sur la posture de l’OEA qui s’érige en juge et partie », écrit le SDP.
Il importe de souligner que le Secteur Démocratique et Populaire a donné ce mardi, une conférence de presse en son nouveau local à Delmas 75. Les positions exprimées dans la correspondance adressée à l’OEA ont été reprise notamment par Me André Michel, l’ingénieure Marjory Michel et l’ancien sénateur Nenel Cassy.