Une nouvelle série d’attaques perpétrées par des hommes armés de Grand Ravine plonge Carrefour-Feuilles dans la panique. En parallèle, les déplacés qui ont trouvé refuge au Parc Gymnasium Vincent endurent des conditions de vie déplorables.
Le quartier de Carrefour-Feuilles est actuellement en proie à un mouvement de panique dû aux attaques répétées menées par des hommes armés en provenance de Grand Ravine. Ces violences, orchestrées par les hommes de Ti Lapli depuis près de deux semaines, ont contraint les résidents à lancer des appels de détresse, sollicitant le soutien de la police nationale d’Haïti. Depuis une semaine, les habitants déplacés ont été hébergés au Parc Gymnasium Vincent, où ils expriment leur mécontentement face aux conditions déplorables et souhaitent retourner chez eux.
Les habitants de Carrefour-Feuilles font face aux attaques répétées des hommes armés de Grand Ravine, tandis que les déplacés au Gymnasium Vincent vivent dans des conditions précaires
« Mezanmi lanse tout SOS nou te kapab pou Kafoufèy pou mwen svp, mwen an danje », a écrit une internaute cet après-midi pour alerter l’opinion publique sur la situation à Carrefour-Feuilles.
Selon les informations disponibles, les criminels ont déjà procédé à des incendies dans le but de semer la terreur parmi la population civile. Cette dernière, désorientée et négligée par les autorités concernées, se retrouve impuissante face aux violences perpétrées par les gangs dans différents quartiers de la région métropolitaine de Port-au-Prince et dans certaines villes provinciales.
Pendant ce temps, les déplacés de Carrefour-Feuilles hébergés au Gymnasium Vincent endurent des conditions de vie particulièrement difficiles.
Ces déplacés, logés au Parc Gymnasium Vincent, vivent une situation préoccupante depuis plusieurs jours et aspirent à regagner leur foyer. « Nous sommes résignés. Nous ne possédons rien. Nous lançons un appel aux autorités pour qu’elles interviennent et nous sortent de cette situation désastreuse », a déclaré une femme.
Les installations du Parc Gymnasium Vincent, qui servent de refuge pour les déplacés, les contraignent à vivre entassés tels des sardines dans des tentes de fortune. Ils manquent de nourriture et passent leur temps sous un soleil accablant.
Suite aux actes de banditisme perpétrés par les hommes armés de Grand Ravine, bon nombre d’entre eux ont perdu tous leurs biens. Une mère de famille, s’exprimant au micro de Juno7, a lancé un appel à l’assistance de l’État haïtien pour pouvoir retourner dans sa ville provinciale. « Je désire regagner ma ville natale. Cela fait douze jours que je vis dans ces conditions. Je dors à même le sol et je souhaite quitter cet espace, mais je n’en ai pas les moyens », a-t-elle exprimé avec tristesse.
Les habitants de Carrefour-Feuilles continuent de manifester et demandent l’intervention des autorités, bien que des solutions concrètes ne soient pas encore visibles. Selon les organisations de défense des droits humains, plus d’une vingtaine de personnes ont déjà perdu la vie en raison de ces violences.
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747 personnes assassinées par les gangs en Haïti de janvier 2023 à date, selon le CARDH