Le Directeur Exécutif du Réseau National de Défense des Droits Humains, Pierre Espérance revient sur les problèmes de moyens empêchant la Police Nationale d’Haïti d’être plus efficace dans sa mission de protéger et servir.
Contacté au téléphone par la rédaction de Juno7, le défenseur des Droits Humains a fait des révélations fracassantes concernant le partage du fonds destiné au service d’intelligence du pays.
Selon Pierre Espérance, sur plus d’un milliard de gourdes allouées à ce volet, la Police Nationale d’Haïti n’a reçu qu’une miette, soit 24 millions, nettement insuffisant pour faire le travail. C’est ce qui explique l’inefficacité du système de renseignement du pays selon Pierre Espérance.
« Le palais national a reçu cette année 484 millions de gourdes pour son service. La Primature, 129 millions, le Ministère de l’Intérieur et des Collectivités Territoriales, 266 millions de gourdes alors que la PNH n’a reçu que 24 millions sur plus d’un milliard »,critique Pierre Espérance affirmant que Jean Michel Lapin reçoit tous les mois 35 millions de gourdes pour le service d’intelligence.
« Cet argent est servi à d’autres fins malheureusement. 15 millions sont acheminées à la Primature et 5 millions spécialement pour l’épouse du Président de la République alors que la Police ne peut pas payer ses fournisseurs, les policiers ne peuvent pas toucher », alarme Pierre Espérance.
Réagissant au bilan du Directeur Général sortant de la Police Nationale d’Haïti, Pierre Espérance a donné une note positive à Michel Angel Gédéon pour avoir, dit-il, travaillé au renforcement de cette institution, malgré nombre difficultés rencontrées provenant notamment de l’équipe de Jovenel Moïse.
« Tout au long du compliqué mandat de Michel-Angel Gédéon, le parlement et l’exécutif ont choisi de financer les gangs au lieu d’équiper la PNH, déclare-t-il.
« Le DG a toujours fait oeuvre qui vaille. Il n’a jamais hésité d’accompagner ses agents et les sanctionner aussi quant il le faut. Gédéon n’a jamais impliqué la Police Nationale d’Haïti dans les violations systématiques des Droits Humains lorsqu’il dirigeait la PNH », conclut-il.