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Trop longtemps exclue des affaires civiles et politiques du pays, la Diaspora haïtienne dans sa lutte permanente pour son intégration effective, a un Devoir sacro-saint à respecter : la rupture avec la ‘’politique politicienne’’ qui consiste à poser le primat des intérêts individuels sur les intérêts collectifs et généraux. S’affranchir de la partisannerie, se désentraver des attitudes panurgistes pour faire les choses ‘’comme il faut’’, ce n’est pas une sinécure. C’est un combat colossal, nous le reconnaissons. Effectivement, les millions d’Haïtiens d’outre-mer, victimes d’exclusion, doivent s’évertuer à ‘’faire autrement’’ pour être mieux dignes de revendiquer véhémentement leur rôle prépondérant dans l’histoire présente d’Haïti, mieux à même de réclamer valablement leur statut d’acteurs principaux dans le redressement de la mère Patrie. Au dehors comme au-dedans, on ne peut pas tout faire, on ne doit pas tout faire n’importe comment. On ne badine pas avec la République !
Ceci étant dit, même si nous saluons dans sa forme le Sommet de la Louisiane, tenu du 13 au 17 janvier 2022, ayant réuni pas mal d’acteurs et de signataires d’accords pour une réflexion sur la crise haïtienne en vue de parvenir à ce qu’on appelle un « Accord unitaire », en revanche nous critiquons vertement l’esprit clanique qui sous-tendait la démarche, qui ressemblait trait pour trait au ‘’jeu de p’tits malins’’ auquel nos politiciens nous ont habitués depuis plusieurs années. Ce Sommet qui devrait être la « concordance des bonnes volontés » en vue de mettre les protagonistes de la crise haïtienne multidimensionnelle et multiforme d’accord sur un vrai Projet, même à court terme, s’est révélé être une « réunion programmée » qui n’a fait que renforcer le grand désordre politique haïtien. Par quels artifices le choix d’un Président et d’un Premier Ministre devant mener la Transition a été effectué ? Quels ont été les critères préalablement posés pour parvenir à ces désignations? Pourquoi celui-ci plutôt que celui-là ? Les interrogations demeurent.
Si, comme nous le prônons volontairement, 2022 doit être l’année du réveil de la Diaspora, celle-ci doit s’ériger en exemple à suivre, évitant ainsi de suivre les sentiers battus de la ‘’politique du pire’’ qui maintient Haïti sous la domination et dans l’assistanat. Haïti n’est pas, essentiellement, un mauvais pays, loin de là. Mais, c’est un fait mille fois avéré que nous avons de mauvais citoyens, de mauvais politiciens, de mauvais dirigeants. La ‘’politique politicienne’’ qui priorise le clan aux dépens de la grande communauté, est une pente savonneuse qui mène à l’échec. La Diaspora haïtienne qui lutte, à travers de multiples organisations, pour l’effectivité de son intégration dans les affaires internes du pays, doit opter pour ‘’la politique de la grande porte ouverte’’, entendez par là une politique où l’Inclusion côtoie la Transparence sous le regard bienveillant de l’Esprit de fraternité. On ne s’inclut pas en excluant, on s’inclut mieux en incluant tout le monde. A bon entendeur, salut !
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