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Société

Sonnette d’alarme sur la Communication digitale au sein du Gouvernement Haïtien

Pour une gestion responsable des communications du Gouvernement sur les plateformes numériques.
Quel Homme d’État, quel organisme public ou entité publique ne possède pas un compte sur les réseaux sociaux, notamment Facebook et Twitter, et/ou n’utilise pas une adresse électronique pour, échanger avec des tiers ou pour transmettre des données|messages ?

Quelle plateforme gère les courriels officiels du Gouvernement ? Est-elle sécurisée ?

Quelle est la procédure de création d’un compte officiel du Gouvernement ?

Puis-je considérer un message officiel reçu via WhatsApp d’une autorité du Gouvernement comme authentique ?

Pourquoi la Présidence de la République ne dispose pas d’un site web, en lieu et place, elle utilise Facebook comme canal officiel de communication ?

On pourrait se poser des questions à n’en plus finir…

À côté des médias traditionnels, les plateformes numériques, les nouveaux médias, deviennent les voies privilégiées de communication de l’État Haïtien. Entre autres, note de presse, communiqué, avis, et toute autre information, presque tout, au niveau de l’État, est transmis à travers les nouveaux médias du numérique.

Les comptes d’État, pour plus d’un, restent et demeurent une source d’information fiable et authentique. Conscients et convaincus de la crédibilité accordée aux contenus diffusés par ces comptes, et en vue de la renforcer, certains des Hommes d’État et organismes gouvernementaux Haïtiens font certifier leurs comptes sociaux.

Le faisant, ils tentent de rassurer leurs abonnés qu’ils ne sont pas des personnes fictives et empêchent à d’autres d’usurper leur identité.

Certains de ces comptes d’État sont gérés par des  professionnels en communication digitale ou en communication sociale, ou encore par des professionnels en diplomatie numérique. D’autres, par de simples techniciens ou des techniciens en devenir.

Des professionnels et des techniciens, il y a un point commun et qui crée une situation très délicate : « ce sont eux qui créent leurs propres règlements (souvent non écrits) dans leur fonction de gestionnaires de comptes sociaux d’État ». Au niveau de l’État l’utilisation de ces médias, par l’État lui-même, n’est pas régulée.

En absence des règlements, le libre accès est donné à la publication de tout contenu, dans le fond aussi bien que dans la forme. D’une part il n’y a aucun contrôle de qualité sur le contenu, ce qui peut avoir de graves conséquences sur l’État et qui peut même troubler l’ordre et la paix publiques. D’autre part Il n’y a aucun contrôle sur l’utilisation, la sécurisation et la sécurité de ces comptes. Ni pour la personne [morale ou physique] propriétaire du compte en question, ni pour le/la gestionnaire.

Responsabilité juridique, types d’images à diffuser, principes sur la nomenclature des comptes, chaîne de publication, politique sur le partage des contenus, gestion des interactions, garantie sur la conformité de publication à la politique de communication du Gouvernement, procédure de gestion des mots-de-passe, de récupération des comptes… Ce sont, entre autres, les éléments absents dans des communications du Gouvernement sur les plateformes numériques.

Alors que maintenant tout semble normal dans l’utilisation des plateformes numériques par l’État pour la communication, si rien n’est régulé, si la communication n’est pas standardisée, à n’importe quel moment, la donne peut changer (…).

Un changement qui pourra tout chambarder contre Haïti et contre son peuple.

Il semble être une urgence pour le Gouvernement de considérer cette situation et d’apporter la réponse nécessaire. Quoique tard, il est encore tôt pour agir.

Cette standardisation, qui doit être un travail à divers niveaux, aidera, à garantir la conformité des publications à la politique de communication du Gouvernement, à éviter certaines des dérives pouvant avoir les conséquences regrettables, à encourager une utilisation responsable des plateformes numériques.

Par : Jean Carmy Felixon | 2 Mars 2018

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