Dans le but de recueillir des compréhensions autour de l’accord de partenariat économique signé et non encore ratifié par Haiti, le president du Senat Joseph Lambert a reçu, le vendredi 23 fevrier 2018, une delegation du secteur privé des affaires. Conduite par le president du Forum économique du secteur privé, Bernard Craan. Cette delegation était venue dire son mot sur l’APE devenu, depuis 2009 un sujet de débat dans la société. Les informations recueillies dans le cadre de ces consultations serviront à mieux informer les sénateurs de cet instrument qu’ils auront à ratifier.
APE : Joseph Lambert veut voir clair
Rencontre de travail ce vendredi 23 février 2018 entre le président du Senat Joseph Lambert, le vice-président du Senat Francois Sildor, le président de la Commission Economie et Finance du Senat Jean Rigaud Belisaire et des responsables de l’association des industries d’Haïti (ADIH) au parlement haïtien. Au centre des discussions, l’accord de partenariat économique que le parlement s’apprête à ratifier selon le président du Grand Corps qui souligne la nécessité aujourd’hui, pour les autorités haïtiennes de s’approcher de l’ACP avec tact et réalisme.
Signé depuis l’année 2009, l’accord de partenariat économique a toujours été une pomme de discorde entre les pouvoirs de l’état qui n’ont pas toujours trouvé la bonne formule pour dissocier les avantages et les inconvénients de cet instrument commercial.
En effet, l’APE se veut un outil permettant des échanges commerciaux plus ou moins entre les pays membres. Mais, cette clémence ne concerne que les tarifs douaniers qui, ipso facto sont revus à la baisse dans le cadre des échanges entre pays membres. C’est exactement là où le bas blesse, selon l’analyse du président du Senat Joseph Lambert, soulignant le manque de production haïtienne destinée à l’exportation et la prédisposition du pays à l’importation. Dans un tel schéma, la ratification de cet accord par le parlement haïtien pourrait être vue comme « une carte blanche » pour envahir le pays de produits et « étouffer du coup ce qui reste de la production nationale » crache le président du Senat.
Toutefois Joseph Lambert reconnait des points positifs dans l’APE comme la possibilité pour le pays d’attirer beaucoup plus d’investissements étrangers vu que certains pays qui ne font pas partie de cet accord seront bien tentés par les avantages de l’APE et viendront investir leurs capitaux dans le pays.
Entre avantages et inconvénients Joseph Lambert pense qu’Haiti a la possibilité de tirer son épingle du jeu. Sa stratégie consiste à faire d’Haïti un partenaire, pas protectionniste, mais qui a sa production nationale tout en acceptant de faire partie de l’APE. L’essentiel, selon le président du Senat est qu’Haiti puisse être une partenaire sélective dans le cadre de cet accord, c’est-à-dire, « que le pays ait, lui-même la possibilité de choisir les produits qu’il peut accepter et ceux qu’il peut produire, et par conséquent n’en a pas besoin » propose Joseph Lambert.
Cependant, loin de vouloir rentrer dans les débats entourant cet accord ne pas avoir les différentes positions des secteurs les plus concernés, le président du Senat entame des discutions afin de faciliter le travail du Senat qui s’apprête à ratifier cet instrument.
Ainsi des associations comme le forum économique du secteur privé, l’association des industries d’Haïti sont consultées aux dires de Joseph Lambert qui promet de rencontrer aussi des organisations d’agriculteurs pour recueillir leurs appréhensions bien avant la ratification de l’APE.
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