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Tentative d’incendie du commissariat de Marigot- un mort

Un pêcheur de Marigot (Sud-Est) est mort après avoir reçu une balle de la police ce matin. La population furieuse s’en est prise au commissariat en essayant de le brûler. Tous les policiers de la ville se sont enfuis, craignant des représailles.

Un jeune trentenaire de Coterelle, dans la commune Marigot, est décédé ce matin après avoir reçu une balle tirée par des policiers. Depuis la manifestation du 27 septembre, la population de Marigot et de Cayes-Jacmel, déterminée à obtenir le départ du président Moise, a dressé des barricades un peu partout.

Ce matin, alors que des policiers essayaient de lever des barricades, la population leur a lancé des pierres. La police a riposté en tirant à hauteur d’homme, atteignant le flanc droi d’Andreson François, un pêcheur qui, selon le député de Marigot, Déus Deronneth, n’était pas impliqué dans le conflit. Ce jeune trentenaire est décédé sur le champ.

« En apprenant la nouvelle, la population de Cayes-Jacmel, très active dans les manifestations anti-gouvernementales, a rallié les habitants de Ti-Mouillage et de Marigot, pour aller déposer son corps devant le commissariat de Marigot. Ils ont descendu le drapeau, ont couvert le corps de Monsieur Francois avec ce premier et ont mis le feu à un pick-up stationné devant le commissariat ainsi qu’à l’intérieur de ce dernier. La police a alors pris la fuite  », a déclaré le député Deronneth.

Selon lui, « plus le commissariat brûlait, plus la population se rassemblait en petits groupes pour aller chercher les policiers qui se cachaient. »

Depuis le 27 septembre, ainsi qu’aujourd’hui, plusieurs commissariats ont été incendiés. « Ce qui se passe en Haïti est très grave car il semble que la police soit divisée : il y a le chef de la police, Normil Rameau, qui voudrait apparemment garder une attitude professionnelle ; mais d’autres hauts gradés reçoivent des ordres directement du Palais et  font de l’excès de zèle. Ce sont eux qui mènent une répression contre le peuple sans aucune déontologie liée à la fonction policière », dénonce le député.

«  Aujourd’hui, au Carrefour de l’aéroport, à Port-au-Prince, ils ont utilisé des gaz lacrymogènes ; la population a riposté avec des pierres : c’est un véritable combat qui se mène entre la population et la police », ajoute-t-il..

«  Le 27 septembre à Pétion Ville, ils ont tiré sur nous et nous avons dû nous coucher, nous mettre à l’abri et malgré tout, des gens ont été atteints par des balles. Ce qui arrive est donc très inquiétant et témoigne de la fin d’un règne et du mandat de Jovenel Moïse. C’est pour cela que le PHTK joue sa dernière carte à travers la répression », a-t-il conclu.

Notons que ce lundi 30 septembre, un journaliste de Radio Sans Fin, Edmond Joseph Agenord, a également été blessé par plusieurs projectiles au niveau de la main droite lors d’une altercation entre des manifestants et des policiers au Carrefour de l’aéroport.

 

Nancy Roc

Photos transmises par le député Deronneth

 

 

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