Traitement inhumain des detenus: l’ANAMAH demande l’organisation rapide des audiences dans les principales juridictions mises en cause
L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens(ANAMAH) a publié une note de presse dans laquelle elle dénonce l’état inhumain de détention dans les centres carcéraux du pays et invite, sans perdre de temps, le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, les Doyens des principales juridictions, le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique à tout mettre en oeuvre, en vue de concourir à l’organisation d’audiences spéciales dans les principales juridictions mises en cause.
L’Association Nationale des Magistrats Haïtiens, dans cette note publiée sous la signature de son président le juge Jean Wilner Morin, avertit de l’état dangereux que pareille situation fait peser sur le corps social en étant au stade actuel. « Dans ce climat de grand banditisme généralisé, le spectacle dégoûtant d’hommes et de femmes, entassés dans des espaces minuscules, terrassés par des virus tueurs, par la famine et réduits à l’état squelette, ne peut que rendre plus violent, plus spectaculaire encore le mode opératoire des gangs lourdement armés ainsi que leurs commanditaires opérant en toute liberté, sans aucune limite, dans la plupart des grandes villes. »
« Des êtres humains disparaissent dans l’agonie de terribles souffrances mises en œuvre, quelque part, par l’irresponsabilité et le mépris des gouvernés », remarque l’association qui cependant reconnaît la part qui est sienne dans ce qu’elle qualifie de « lente et terrible descente aux enfers », dans le sens que les magistrats sont appelés à fixer de manière certaine et définitive, le statut carcéral de ces femmes et ces hommes.
En ce sens, elle invite immédiatement le Conseil Supérieur du Pouvoir Judiciaire, les Doyens des principales juridictions, le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique à tout mettre en oeuvre, en vue de concourir à l’organisation d’audiences spéciales pour faciliter d’abord le tri, ensuite fixer le statut des incarcérés, puis placer les condamnés dans des conditions humaines de purge de leur peine, enfin renvoyer hors des liens, les personnes emprisonnées injustement par défaillance systémique.
L’ANAMAH se dit plus que jamais déterminée à agir dans ses sphères d’influence, en tant que groupe de pression, pour que s’organisent rapidement des audiences dans les principales juridictions mises en cause, elle invite parallèlement les organisations de défense des droits humains, la corporation des Barreaux de la République en première ligne dans cette lutte, à ne pas baisser les bras.