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Un nouveau plan de sécurité aux abords des écoles dans la région métropolitaine de Port-au-Prince mis à épreuve.
Il est trop tôt pour faire un bilan a déclaré Nesmy MANIGAT, ministre de l’Éducation nationale et de la formation professionnelle, joint au téléphone par Juno7 sur le déroulement du plan de sécurité autour des écoles de la région métropolitaine de Port-au-Prince. « Je rentre d’une visite de soutien à des écoles de Port-au-Prince, Delmas et Tabarre, je suis encouragé par l’engagement des directeurs, enseignants et parents qui ne baissent pas les bras et des élèves qui n’ont pas tous perdu le sourire » a-t-il renchéri avant d’ajouter que les parents rencontrés insistent sur la sécurité à l’échelle du pays. Annoncé la semaine dernière par la titulaire du ministère de la justice et de la sécurité publique, Emmelie PROPHÈTE MILCÉ, ce plan de sécurité prévoit un déploiement d’unités spécialisées dans les périmètres des écoles et centres d’apprentissage, dans la perspective de rétablir un climat de sécurité propice à la continuation des cours.
Plusieurs cas de kidnapping spectaculaires à proximité de plusieurs établissements scolaires de Port-au-Prince avaient contraint une dizaine d’entre eux à fermer leurs portes, sans compter des fermetures en raison des affrontements entre gangs armés. Cette situation de violence qui menace l’année scolaire ne faiblit pas. Le MENFP dénonçait plus tôt ce lundi 13 mars dans un communiqué des actes de vandalismes contre les lycées Marie-Jeanne et du Cent-cinquantenaire (Lycée des jeunes filles) perpétrés par des individus, dont la plupart encagoulés, et certains revêtus d’uniformes de lycéens pour mieux déjouer la vigilance des forces de l’ordre. Ces individus avaient défoncé la barrière principale du Lycée Marie-Jeanne et pénétré dans la cour pour terroriser les élèves avant de ressortir en brisant des vitres de véhicules stationnés dans le périmètre. Aucun blessé n’est cependant à déplorer, car les assaillants ont vite fui à l’arrivée de la police.
Le ministre Manigat avait rappelé la semaine dernière la fragilisation du système éducatif qui selon lui est durement frappé par une crise énorme d’apprentissage ces dernières années et une aggravation de la crise d’enseignement avec un départ important d’enseignants vers les Etats-Unis. « Ce n’est pas une année à sauver mais une génération qui a perdu au moins une année scolaire en 4 ans, soit 190 jours, en plus des différents traumas qui handicapent les apprentissages” avaient tweeté le ministre rappelant que 70% des élèves avaient perdu 60 jours lors du pays lock de 2019, 97% avaient perdu 70 jours lors de Covid-19 et 90% d’élèves viennent de perdre 60 jours entre octobre 2022 et le mois de Janvier 2023.
De plus en plus de parents expriment leur détresse par rapport à cette situation qui semble s’aggraver jour après jour au point d’accompagner leurs enfants et de les attendre à la sortie de l’école sans se déplacer. Ils sont en attente de solutions efficaces de la part des autorités qui puissent garantir effectivement leur libre circulation à Port-au-Prince et le retour de la sécurité dans tout le pays. Le MENFP qui mise beaucoup sur le plan de sécurité, a déjà annoncé ne pas écarter la possibilité de recourir une fois de plus à des mesures exceptionnelles afin de compenser les pertes d’apprentissage et réaliser des examens officiels crédibles.
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