Une étude du Réseau National de Défense des Droits Humains(RNDDH) révèle que les conditions générales de détention demeurent préoccupantes.
Port-au-Prince , Haïti .- Cette étude qui concerne les 19 prisons fonctionnelles du pays ainsi que les 3 commissariats convertis en prison, a été réalisée au cours de l’année 2020 mettant l’accent sur l’existence ou non en milieu carcéral, d’activités favorisant la réinsertion sociale des ex-détenus-es, après leur libération.
Dans le cadre de cette enquête, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) et ses structures régionales parviennent à la conclusion que les conditions générales de détention restent et demeurent une préoccupation et elles ne respectent en rien les droits fondamentaux ou la dignité des personnes incarcérées.
Dans ces mauvaises conditions de détention, de janvier à octobre 2020, au moins 101 détenus, tous de sexe masculin, ont perdu la vie en prison, soit en moyenne 10 détenus par mois, précise l’enquête faisant également une approche détaillée de la situation des personnes placées en détention préventive prolongée.
Dans ce rapport d’enquête de 20 pages, le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) révèle que la population carcérale haïtienne est estimée à 11.131 détenus-es, dont 8.809 en attente de jugement soit 79.14 % et seulement 2.322 condamnés soit 20.86.
Si la juridiction de première instance de Port-au-Prince affiche, avec 38.75 %, le taux le plus élevé de personnes en situation de détention préventive illégale et arbitraire, les hommes incarcérés, 82.37 % sont en attente de jugement contre 17.63 % condamnés. 89.15 % des femmes incarcérées sont en attente de jugement contre seulement 10.85 % condamnées.
S’agissant des programmes de réinsertion, il en existe dans seulement 5 prisons du pays. 4 de ces prisons sont localisées dans le département de l’Ouest, et l’autre, dans le département du Nord-est.
Sur la base de ces constats, le RNDDH et ses structures régionales recommandent aux autorités concernées de : Mettre en place dans toutes les prisons du pays un programme continu de réinsertion sociale des détenus-es ; Renforcer les programmes déjà existants en fournissant aux responsables de prisons les ressources humaines et matérielles nécessaires à l’apprentissage des détenus-es; Payer aux enseignants-tes les arriérés de salaire et régulariser la situation ; Faire suivre à tous les mineurs-es la formation académique pendant toute la durée de leur incarcération; Installer dans toutes les prisons civiles du pays, des bibliothèques à l’intention des détenus-es; Inaugurer la prison civile de Petit-Goâve entre autres.
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