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Une souveraineté à préserver, une coopération internationale à définir

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La date du 17 Octobre rappelle le tragique assassinat de Jean- Jacques Dessalines le premier Général en chef de l’armée indigène qui nous a donné l’indépendance en 1804. C’est malheureusement pour le peuple haïtien une date qui évoque un acte ignoble qui nous habite encore aujourd’hui. Deux-cent seize ans après, parce que nous n’avons jamais pu considérer les leçons de l’histoire, nous voici dans une laideur prononcée en train de vivre les plus grands malheurs.

Notre pays est sous l’emprise de groupes armés qui font la loi et tiennent la population en otage. Haïti est paralysé. Sur fond de manifestations populaires et de résurgence du choléra, la vie s’est arrêtée. Pas de transport public, pas de carburant, pas d’eau potable. La rentrée scolaire n’a pu avoir lieu. La population apeurée est cloitrée chez elle. Les hôpitaux, usines et commerces ferment les uns après les autres. Le drame haïtien est total.

Aujourd’hui si Jean-Jacques Dessalines le rassembleur était vivant, qu’aurait-il pensé des élites politiques haïtiennesincapables de trouver un accord politique salvateur ? Cela fait un an depuis que En Avant sonne le tocsin de l’unité nationale face au risque de perte de notre souveraineté nationale. Nous répétons les mêmes erreurs sans avoir appris des leçons du passé. Le résultat est là. Tout haïtien, digne de ce nom, éprouve aujourd’hui une énorme tristesse de voir son pays encore une fois à la remorque de l’international pour sortir des ténèbres où il est aujourd’hui plongé.

Première république noire indépendante du nouveau monde, Haïti doit se refuser à une occupation étrangère qui viserait à la placer sous le joug de tuteurs. Cependant nous devons aussi reconnaître que c’est d’abord la mauvaise gestion de nous autres haïtiens qui a mis le pays dans la malencontreuse situation d’être tributaire aujourd’hui d’une assistance internationale en matière de sécurité. L’État haïtien a failli. La vie institutionnelle s’est arrêtée et les familles haïtiennes, sous l’emprise des bandes armées, continuent à crever sous le poids d’une débâcle économique et d’une crise humanitaire aiguë. Haïti se retrouve donc devant l’impérieuse obligation de préserver sa souveraineté et l’urgence de définir une coopération internationale utile et efficace.

Aussi nous préconisons un accord bilatéral de coopération militaire et policière avec des pays amis de la région, un accord attaché au principe de l’auto-détermination des peuples. Cet accord fixerait clairement les modalités de l’encadrement à donner aux forces de sécurité haïtiennes pour combattre les groupes armés et leurs commanditaires aux fins de rétablir l’ordre et la sécurité en Haïti. Entre autres objectifs à atteindre, notons le rétablissement d’un véritable corps antigang, la création d’une cellule anti-terroriste et, al fine, une armée spécialisée dans la lutte anti-guérilla.

A ce propos, il est important de tirer leçon de l’échec des dix dernières missions des Nations-Unies en Haïti qui avaient pour mandat de rétablir la paix en Haïti. Ces missions qui ont coûté plus de dix milliards de dollars, et importé le choléra, ont laissé Haïti à genoux et en proie à une insécurité et une criminalité sans précédent. Ce montant, s’il avait été utilisé pour mettre le pays en chantier, aurait pu conduire vers un certain développement économique. Il aurait pu servir aussi à mieux équiper la PNH.

Nous sommes devant le défi de réaliser une transition dans les jours à venir. Pour y faire face, nous avons besoin d’un gouvernement impartial composé de personnalités réputées intègres et respectées qui pourront entre autres négocier, debout et en toute dignité et au nom de l’intérêt national, cet accord bilatéral pour Haïti.

Jean-Jacques Dessalines fut un rassembleur, un visionnaire, un stratège militaire, le fondateur de l’Administration Publique, le créateur de l’État haïtien. Il devrait être un exemple pour la classe politique haïtienne aujourd’hui, souvent réduite à des « entrepreneurs » trop attachés à leurs fonds de commerce et insensibles aux tribulations de la population. Si Dessalines était vivant, il aurait aussi plaidé pour ce sommet politique que nous appelons encore de toutes nos forces. Nous le devons à nos ancêtres qui ont arrosé la terre d’Haïti de leur sueur et de leur sang pour que nous vivions libres, heureux et fiers. C’est à travers des actes unificateurs de cette nature que nous pouvons prétendre réparer ce crime odieux du 17 Octobre 1806 qui a entaché à jamais l’histoire de notre pays.

Une souveraineté à préserver, une coopération internationale à définir

Jerry Tardieu,
Coordonnateur National de En Avant

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