Jinaud Augustin revient sur ses expériences à la tête de la rédaction de Juno7 à la semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information de l’UNESCO à Abuja, au Nigéria.
A l’occasion de la 11eme édition de la semaine mondiale de l’éducation aux médias et à l’information tenue à Abuja (Nigéria) du 24 au 31 octobre 2022, qui s’est déroulée autour du thème « Favoriser la confiance : un impératif de l’Education aux médias et à l’information », le rédacteur en chef de Juno7 et associé de John Fritz Moreau, Jinaud Augustin était invité à se prononcer sur le sujet : « La méfiance et la désinformation minent la gouvernance démocratique : expériences et solutions en matière d’éducation aux médias et à l’information ».
Environ 600 délégués venus de partout ont pris part aux différentes sessions réalisées avec des panélistes sur des sujets d’importance. Jinaud Augustin a partagé un panel d’experts et de professeurs d’université comme Krisztina Rozgonyi, experte internationale senior en médias, télécommunications et droit et politique de la propriété intellectuelle, Hopeton Dunn, professeur de politique de communication et de médias numériques, département d’études des médias, Université du Botswana, Michael Hoechsmann, professeur associé, Université Lakehead, Canada (intervention par visio-conférence).
Pour l’essentiel dans sa présentation, il est revenu sur son expérience à la tête de la rédaction de Juno7 et des perspectives autour du thème Education aux médias et à l’information. Selon lui, ’il est évident que l’omniprésence du numérique et l’avènement des plateformes et des réseaux sociaux transforment nos sociétés, plusieurs évolutions marquantes ces dernières années renforcent l’urgence d’une mobilisation et d’une responsabilisation notamment des médias. « La question de la production et de l’accès à une information fiable se pose de manière beaucoup plus cruciale qu’auparavant, en raison notamment de la fertilisation des groupes whatsapp et page facebook là où les principales fake news ou intox circulent dans la société haïtienne », a-t-il indiqué.
Dans la société haïtienne la manipulation de l’information peut prendre plusieurs formes, reconnait-il, telles que la diffusion de désinformation et d’informations complètement fausses, la représentation déformée de faits, de récits et d’opinions, l’utilisation d’informations hors de leur contexte, la manipulation des émotions. Tout ceci afin de semer la confusion pour qu’un groupe de personnes puisse en tirer profit et fort souvent pour arriver à soulever une contestation populaire contre le gouvernement en place.
Jinaud Augustin a souligné que rien ou presque ne se fait à l’école pour implémenter un programme d’éducation aux médias et à l’information (ÉMI). Mais alors,ajoute-il, il revient aux médias comme Juno7, par une méthode d’autorégulation, en l’absence de règles contraignantes, de s’engager à fournir au public des services d’information impartiaux et de qualité élevée, de se prémunir des usages détournés des opportunités offertes par le média numérique en matière d’information.
« A la rédaction de Juno7 nous sommes bien imbus de ce danger qui plane sur les médias professionnels et le journalisme traditionnel, sources d’information de qualité et compatible à la bonne marche d’une société démocratique. Nous sommes aussi conscients des tentatives de susciter une perte de confiance des citoyens dans les « gardiens de l’information » d’hier et d’aujourd’hui. Mais à cela nous répondons avec un journalisme de qualité et des normes rédactionnelles élevées tant sur notre site et notre télévision. Autant, sommes-nous intéressés à diffuser les informations avec promptitude que nous ne lésinons pas sur la vérification des sources d’informations », a indiqué le rédacteur en chef de Juno7.
Au chapitre des perspectives, il dit croire qu’en l’état actuel des choses chaque composante de notre société a un rôle important à jouer pour repérer la diffusion de désinformation mais c’est aux journalistes et aux médias qu’il revient d’aider les citoyens à développer la capacité de discerner les usages responsables du numérique, de comprendre et d’interpréter les flux informationnels afin de prendre le recul nécessaire avant de partager souvent de fausses informations
Célébrée chaque année, la Semaine mondiale de l’éducation aux médias, est pour les parties prenantes une occasion majeure d’examiner et de saluer les progrès accomplis pour atteindre l’objectif « éducation aux médias et à l’information pour tous », selon l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).