Éditorial

Les Etats-Unis veulent-ils prendre le taureau par les cornes en sanctionnant le « Parrain »?

Les États-Unis ont sans conteste commencé à identifier les bandits à cravates qui ont mis le pays dans une situation de chaos, en sanctionnant sévèrement  l’ancien président d’Haïti, Michel Joseph Martelly.

Il est  vrai que le Canada, les Etats-Unis et la République dominicaine, au cours de ces deux dernières années, ont sanctionné certains membres des élites politique et économique haïtiennes pour leur implication présumée dans la crise qui menace l’existence même de la nation mais plus d’un se questionnait sur le comportement des Etats-Unis vis-à -vis de l’ex chef d’état haïtien dont les sanctions qui lui sont imposées sont annoncées tardivement. Michel Joseph Martelly jusqu’à récemment circulait librement sur le territoire américain, a offert des prestations dans des clubs aux Etats-Unis.

En effet, le département américain du trésor a annoncé le mardi 20 août 2024 des sanctions contre Michel Joseph Martelly pour trafic de drogues mais plus encore pour avoir parrainé la violence des gangs qui affecte le pays à tous les niveaux (social, économique, politique…).

En annonçant ces sanctions contre le « Parrain » les États-Unis semblent vouloir prendre le taureau par les cornes en identifiant les principaux responsables du chaos dans lequel le pays est plongé, en sanctionnant les auteurs intellectuels de la violence des gangs.

Selon le département du trésor américain, Michel Joseph Martelly a abusé de son influence pour faciliter le trafic de drogues dangereuses dont la cocaïne à destination des Etats-Unis. En outre, Michel Joseph Martelly s’est engagé dans le blanchiment des produits illicites de la drogue, a travaillé avec des trafiquants de drogue haïtiens  et a parrainé la violence des gangs.

Pendant les dix dernières années de règne du régime PHTK, le pays est plongé dans le chaos le plus profond de son histoire. Ces gangs ont atteint un niveau d’organisation leur permettant de développer une autonomie financière, en  encerclant la région métropolitaine de Port-au-Prince,  en ayant étendu leurs tentacules sur les départements de l’Ouest, de l’Artibonite entre autres.

Cette situation a causé l’assassinat de plusieurs milliers de personnes notamment dans les quartiers défavorisés, l’incendie de plusieurs maisons, le déplacement vers des centres d’hébergement à Port-au-Prince et d’autres régions du pays de nombreuses familles, l’immigration de centaines de milliers de personnes vers l’Amérique Latine, l’Amérique du Nord, l’Europe et chez nos voisins dominicains.

En dépit de l’Etat d’Urgence sécuritaire décrété depuis mars 2024 sur la région métropolitaine de Port-au-Prince et aujourd’hui sur quatre départements Ouest, Artibonite, Centre et Nippes, la situation sécuritaire du pays s’est aggravée. Les gangs armés continuent de défier les autorités établies  en imposant leurs lois.

La communauté internationale dont le Canada et les Etats-Unis commence certes à pointé du doigt les principaux responsables de la situation chaotique dans laquelle est plongé Haïti mais il reste à savoir si les pays qui se sont engagés à soutenir Haïti dans la lutte contre les gangs armés à travers la Mission Multinationale de Soutien à la Sécurité vont honorer leurs promesses à savoir le rétablissement de la sécurité condition sine qua non pour aboutir à l’organisation des élections devant permettre de remettre en marche les institutions démocratiques.

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