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L’usage des réseaux sociaux des jeunes à l’ère du covid-19 épié par un groupe de chercheurs haïtiens. L’étude a été menée sous la direction de l’UNESCO.
L’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO), a présenté ce vendredi 13 août le rapport d’une étude menée par un groupe de jeunes chercheurs volontaires haïtiens sous sa direction. Cette recherche est basée essentiellement sur l’utilisation des réseaux sociaux dans l’atténuation ou l’aggravation des conséquences psychosociales imposées par la pandémie chez les jeunes en Haïti. Le groupe est constitué d’Antênor Peterson qui joue le rôle de chef d’équipe, Cadet Ernst Dimitry, Grand Jean Marline Bilgaï, Jean-Baptiste Nem, Pierre Nephtalie, Prévilon Nishina, Telusmon Ludwika qui sont tous des jeunes universitaires.
Cette étude a été conduite sur un échantillon de 173 personnes âgées de 18 à 35 ans. Les points de vue des participants ont été obtenus grâce à un questionnaire d’enquête bilingue (français-créole), publié sur les réseaux sociaux. Parmi eux, cinq ont été interrogés, par entretien individuel a rapporté l’UNESCO. Les résultats de l’étude montrent que « la crise sanitaire a fortement affecté le quotidien des jeunes. Les données quantitatives ont montré que les jeunes sont plus affectés au niveau de leurs activités sociales qu’au niveau de leur santé mentale », lit-on dans une note de l’UNESCO
« Les jeunes ont vécu des situations d’isolement où ils étaient incapables de participer à leurs activités régulières en présentiel. Par ailleurs, ils ont enduré beaucoup de frustrations à cause, entre autres, de la paralysie de leurs études, de leur projet professionnel, mais aussi en raison de la détérioration des tissus familiaux, la perte d’emploi ou encore la faillite des petites entreprises », poursuit-on dans le document
Les réseaux socio-numériques : une nouvelle voie vers des horizons divers
Les données collectées durant l’étude ont fait ressortir une importante augmentation de la fréquence d’utilisation des réseaux sociaux par les jeunes durant les premières vagues du nouveau coronavirus (Sars-Cov-2) en Haïti. « En effet, avant la Covid-19, 28% des participants déclarent avoir passé entre 3h à 5h de temps sur les réseaux sociaux tandis que, pendant la pandémie ce pourcentage est passé à 47% pour le même temps d’usage ;
… alors que 27% allaient au-delà de 5h de temps », rapporte l’UNESCO qui souligne que la majorité des participants a reconnu que l’usage des réseaux sociaux leur a permis de mieux supporter la pandémie via des activités : d’apprentissage, de loisir, et de socialisation. 32,95% des jeunes avouent que les réseaux sociaux les ont beaucoup aidés plus encore 23,29% déclarent que cette contribution à supporter les contraintes a été énorme ».
L’étude a révélé que les réseaux sociaux augmentaient aussi le stress chez les jeunes à cause des désinformations ou intox sur le virus qui circulaient sur la toile. Face à tout cela les chercheurs ont formulé des recommandations assorties de l’étude.
Au niveau de la recherche ont-ils suggéré « Pour mieux expliquer la faible affectation de la santé mentale des jeunes haïtiens par la pandémie en dépit de l’aggravation des vulnérabilités sociales, les Universités haïtiennes devraient envisager la conduite d’une recherche approfondie puisque l’échantillon utilisé ici est peu représentatif ».Pour la politique « Face à l’intensification de l’utilisation des réseaux sociaux en temps de crise, certaines instances étatiques devraient implémenter des programmes novateurs d’information et d’éducation qui exploitent pleinement le pouvoir des réseaux sociaux »
Dans la pratique a-t-on noté, les jeunes devraient mieux exploiter le temps passé sur internet en développant et optimisant un réseau d’échange et d’apprentissage sur les réseaux sociaux. En ce sens, a-t-on souligné, des organisations de la société civile haïtienne, engagées dans l’accompagnement des jeunes, devraient organiser des programmes de soutien et d’assistance psychosociale en ligne pour les jeunes en détresse ainsi que des activités récréatives.
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