Nouveau coup dur pour Juan Guaidó et l’opposition vénézuélienne. Des soupçons de corruption pèsent en effet sur des députés proches de celui qui s’est proclamé président du Venezuela. Cette nouvelle vient ternir et affaiblir encore un peu plus la stratégie du chef de file de l’opposition pour évincer le président socialiste, Nicolas Maduro.
Dans une enquête publiée dimanche 1er décembre, le site d’information vénézuélien Armando.info affirme que neuf députés de l’opposition, soutiens de Juan Guaido, sont intervenus en faveur d’un chef d’entreprise colombien, Carlos Lizcano. M. Lizcano est lié au programme « CLAP » (comité local d’approvisionnement et de production), mis en place par le gouvernement de Nicolas Maduro pour fournir de la nourriture à des prix très bas aux plus nécessiteux.
Il serait, selon Armando.info, au service de deux autres entrepreneurs colombiens, Alex Saab et Alvaro Pulido, visés par des sanctions américaines pour avoir surfacturé des importations de denrées destinées au CLAP. La justice américaine accuse les deux hommes d’avoir blanchi de l’argent provenant du CLAP.
Selon l’enquête d’Armando.info, les députés de l’opposition mis en cause auraient pris contact avec les autorités colombiennes et américaines pour leur demander qu’elles se montrent « indulgentes » envers Carlos Lizcano, affirmant que ce dernier n’avait rien à voir avec les affaires illégales d’Alex Saab et Alvaro Pulido.
Réagissant sur Twitter, Juan Guaido a déclaré qu’il ne permettrait pas que la corruption mette en péril tout ce que l’opposition vénézuélienne a sacrifié. « La corruption ne peut pas être tolérée », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, annonçant une commission d’enquête parlementaire.
Selon le journal Le Monde, les soupçons de corruption portés par Armando.info ne sont pas les seuls à toucher son entourage. Vendredi, l’opposant avait limogé Humberto Calderon Berti, son représentant diplomatique en Colombie, pays qui reconnaît Juan Guaido comme président par intérim.
Dans la foulée, M. Calderon Berti a accusé des envoyés de Juan Guaido d’avoir utilisé de manière indue des fonds destinés à aider 148 soldats vénézuéliens qui avaient déserté en Colombie en février. « Les autorités colombiennes m’ont alerté et m’ont montré des documents où il était question de prostituées, d’alcools, d’un tas d’abus », a déclaré M. Calderon Berti à la presse, sans accuser nommément personne. Il a aussi exonéré Juan Guaido de toute malversation.
Source : Le Monde