Dans une note publiée ce vendredi 15 novembre 2019, le Collectif Défenseurs Plus dit apprendre avec regret que de nombreuses femmes et de filles aient été victimes de l’insécurité et des actes de criminalité dans le pays durant les trois (3) derniers mois (septembre, octobre, novembre 2019).
« Elles sont violées quotidiennement dans plusieurs zones du pays, dans la prison civile des Gonaïves et dans un commissariat dans la Grand ’Anse »,déplore l’organisme de Defense des Droits Humains rappelant que le viol, étant un crime, ne devrait pas être sous-estimé par les autorités gouvernementales et judiciaires.
« Conformément aux articles 278 à 280 du code pénal haïtien, la peine prévue doit-être appliquée pour chaque cas de viol afin de protéger les femmes et les filles vivant sur le territoire national, sans distinction aucune. L’application de ces peines pourrait décourager les criminels potentiels »,souligne Collectif Défenseurs Plus qui dénonce le fait que des femmes sont détenues dans la même prison que des hommes.
« Ce cas de figure est représenté dans plusieurs juridictions du pays, faute de dispositions administratives de la part du gouvernement de la République. Il y en est de même pour certaines policières qui auraient été victimes de viol et de violences de genres faute de dortoirs spécifiques dans certains commissariats de police. Se trouvant dans le même bâtiment, les cas de viol collectif se répéteront à chaque occasion similaire à celle qui a eu lieu dans la Prison Civile des Gonaïves, le 7 novembre 2019 »,critique cette structure.
Selon le Collectif, cette triste réalité provoquée par l’irresponsabilité des autorités établies, va à l’encontre des règlements internes des établissements pénitentiaires qui existent depuis mai 1999 qu’exigent la séparation des détenus hommes des femmes, des mineurs des adultes et des condamnés des prévenus.
« Cette pratique est aussi contraire à l’ensemble des règles minima pour le traitement des détenus adopté par le premier congrès des Nations-Unies, tenu à Genève en 1955. De plus, la Constitution haïtienne a précisé dans son article 44.1 (Le régime des prisons doit répondre aux normes attachées au respect de la dignité humaine selon la loi sur la matière) ».
En conclusion, le Collectif Défenseurs Plus dénonce encore une fois la faiblesse des autorités étatiques du pays, leur négligence face aux femmes et filles livrées à elles-mêmes et leur mépris face aux difficultés de la population en générale dans cette conjoncture de crise sociopolitique. Il dénonce également, le comportement passif des autorités étatiques chargées de protection et de promotion des droits humains dont l’Office de la Protection du Citoyen (OPC) et l’Institut du Bien Etre Social et de Recherches (IBESR) qui rentrent dans un silence absolu devant les violences contre les femmes et les filles, ainsi que des violations systématiques des droits humains dans le pays.