La mutinerie du 7 novembre dernier à la prison civile des Gonaïves ayant fait notamment 1 mort, 10 victimes de viols collectifs dont une mineure de 15 ans et 1 agent de la DAP blessé ainsi que 3 détenus , découle de l’irresponsabilité et de la négligence des autorités au plus haut niveau de l’Etat.
C’est la position clairement exprimée par le Réseau National de Défense des Droits Humains (RNDDH) et la Solidarite Fanm Ayisyèn (SOFA), dans un rapport de 53 points rendu public ce 21 novembre, soit 14 jours après ces événements regrettables.
Tout a commencé par une petite protestation en milieu de journée après que les détenus aient appris qu’il n’y avait pas de charbon pour la cuisson de leur nourriture. Pour une prison qui compte 329 détenus, les initiateurs de ce rapport disent avoir compté seulement deux (2) agents formés à la garde des détenus-es prisonniers-ères. Puisque ces derniers n’étaient pas nombreux, cela a permis à un prisonnier de saisir l’arme de service de l’un d’entre eux lors de la tentative d’évasion. Dans la foulée, les prisonniers ont aussi endommagé 4 cellules et mis le feu au greffe de la prison.
Selon ce que révèle ces deux organisations, les femmes ainsi que la mineure de quinze (15) ans détenues à la prison civile des Gonaïves n’auraient pas été victimes de viols collectifs si les autorités au plus haut niveau de l’Etat avaient respecté le principe de la séparation des personnes détenues selon l’âge, le sexe et l’infraction accusant directement le chef d’établissement, qui, au regard du règlement interne des Etablissements Pénitentiaires, doit s’attacher à la mise en place du meilleur dispositif possible permettant d’assurer au sein de l’établissement la sécurité des personnes et la sécurité publique.
« La sécurité pénitentiaire vise à empêcher les violences contre les personnes, détenus et personnes, les comportements suicidaires, les mouvements concernés de refus d’obéissance, les mutineries et émeutes, les évasions, les dégradations des biens de l’Etat et des personnes »,rappellent le RNDDH et la SOFA, conformément à l’article 139.
En ce sens, ces deux organisations recommandent: la conduite d’une enquête célère pour identifier tous les détenus impliqués dans ce dossier en vue de les sanctionner selon la loi ; La prise en charge médicale, psychologique et sociale des détenues victimes de viols collectifs à la prison civile des Gonaïves ; La construction des prisons distinctes devant accueillir exclusivement des femmes en conflit avec la Loi ; Le renouvellement des stocks de nourriture, de gaz propane, de médicaments, de kits hygiéniques et de produits de nettoyage dans toutes les prisons du pays.