|
Getting your Trinity Audio player ready...
|
La décision de l’administration Trump de couper le financement de Voice of America et Radio Free Asia affaiblit l’influence médiatique des États-Unis, au moment où la Chine renforce la sienne
Des parlementaires et des défenseurs des droits de l’homme américains estiment que la volonté de l’administration Trump de démanteler les médias financés par le gouvernement américain, notamment Voice of America (VOA) et Radio Free Asia (RFA), constitue un coup dur pour le soft power durement acquis par Washington à l’échelle mondiale. Cette décision intervient alors que Pékin accélère l’expansion de son influence.
Depuis sa création pour contrer la propagande nazie au plus fort de la Seconde Guerre mondiale, Voice of America est devenu un acteur clé du paysage médiatique international. Diffusant dans plus de 40 langues sur Internet, à la radio et à la télévision, VOA informe les populations de pays privés de liberté de la presse.
Samedi, plus de 1 300 employés de VOA ont été mis en congé, tandis que le financement de ses médias affiliés a été supprimé, menaçant leur survie. Ces coupes budgétaires s’inscrivent dans une initiative inédite du président Donald Trump et du milliardaire Elon Musk visant à réduire la taille du gouvernement fédéral, qu’ils jugent excessif et contraire aux intérêts des contribuables américains.
Cette décision fait suite à l’ordre donné par Trump de démanteler l’Agence américaine pour les médias mondiaux (USAGM), qui supervisait ces organes de presse. Cela a entraîné la suppression des subventions accordées à des médias tels que Radio Free Europe/Radio Liberty (qui couvre l’Europe de l’Est, la Russie et l’Ukraine) et Radio Free Asia (qui diffuse notamment en Chine et en Corée du Nord).
Les défenseurs des droits de l’homme dénoncent un revers majeur pour la liberté de la presse. Selon eux, les journalistes multilingues de VOA et de RFA ont, pendant des décennies, exposé les abus commis par la Chine et d’autres régimes autoritaires, mettant en lumière le sort des minorités persécutées, comme les Ouïghours musulmans en Chine.
Sur le plan intérieur, cette décision suscite de vives critiques. De nombreux analystes y voient une erreur stratégique dans la rivalité des États-Unis avec la Chine, qui investit des milliards de dollars pour imposer son récit à l’échelle mondiale.
À lire aussi :
