Le projet de zone franche agro-industrielle de Savane-Diane est officiellement lancé par la société Stévia Agro-Industrie S.A
Sous un ciel bleu clair, les jeunes pousses de stévia, plantées sur au moins 60 hectares de terre, laissées à l’abandon depuis environ 60 ans, offrent une vue imprenable. Des ouvriers agricoles s’activent pour émonder et désherber les monticules où se trouvent les plantules de stévia qui sont arrosées par un système de goutte à goutte. Plus loin, dans ces terres qui s’étendent à perte de vue, on peut voir les arbustes d’avocats, soutenus par des poteaux, qui commencent à pousser des feuilles. La société Stévia Agro-Industrie S.A a misé gros pour relancer la production agricole à grande échelle dans la zone.
Ce pari de la société est fait à coup d’important investissement. Le fils de André Apaid, Clifford Apaid a fait savoir que les familles Dorcin et Apaid ont versé de leurs fonds propres 2 millions de dollars américains au capital initial de la société. 2,5 millions viennent d’un prêt au fond de développement industriel (FDI), à un taux préférentiel de 6% pour le lancement d’un centre de conditionnement à Santo 19 (Commune de Croix-des-Bouquets). Le troisième fond est de l’ordre de 3,5 millions de dollars issu d’un prêt à la Banque National de crédit pour démarrer la plantation à Savane Diane.
L’homme d’affaires André Michel Apaid a expliqué le travail de titan qu’ils ont effectué avant d’arriver à cultiver le moindre hectare de cette terre argileuse. « Quand il pleut, le sol retient l’eau et les racines pourrissent. Sans eau, le sol s’assèche, devient dur comme une pierre tuant les racines », raconte-t-il. Pour cela, avec l’intervention des experts venus de l’étranger, ils ont mis en place un système de drainage souterrain.
12 kilomètres de tuyaux ont été installés sous terre afin de faire remonter l’eau jusque dans les racines des plantes. Le surplus d’eau qui reste dans le sol, sera ensuite acheminé dans un grand canal creusé à 7 mètres de profondeur pour ensuite être déversé dans le lac ou bassin de rétention d’eau construit par le gouvernement Taiwanais des années de cela.
Ce système complexe de drainage et d’irrigation facilite la production des denrées cultivées par la société qui seront ensuite exportées vers l’étranger notamment le stévia, une plante à base de stéviose et aux vertus curatives. Elle n’est pas cancérigène et combat le diabète et l’obésité. « Pour le stévia, la compagnie Coca-Cola est très intéressée à l’utiliser dans ses boissons c’est l’un des potentiels partenaires commerciaux de l’étranger déjà identifiés. Nous avons mis en place un centre de conditionnement pour établir la traçabilité de nos produits et garantir leur qualité aussi », a déclaré Clifford Apaid.
Les responsables de ce projet projettent d’investir plus de 200 millions de dollars sur 10 ans et créer plus de 20 000 emplois. Cela comprend une entreprise de production d’avocats de 2 000 hectares, des entreprises de production de myrtilles et de mangues, et en collaboration avec des agriculteurs et des entrepreneurs locaux à qui des parcelles équivalentes à 1000 hectares seront confiées. En outre, si les autorités l’acceptent à l’avenir, il est prévu de construire un aéroport international, pour le cargo et les passagers, en partenariat avec l’État d’Haïti (un partenariat public-privé PPP).
Actuellement, seul le 1er projet est en cours avec la société Stevia S.A. et des surfaces expérimentales d’investissement en avocat. Les autres projets suivront au cours des 10 prochaines années. Pour débuter avec cette plantation, la société détenue par les familles Apaid, Déjoie, Celcis et Dorcin a reçu l’approbation des autorités du pays en bonne et due forme du Conseil national des zones franches (CNZF).
Le projet de Zone franche agro-industrielle de Savane-Diane (ZFASD) est érigé de façon limitrophe entre les communes de Maïssade (Centre), Pignon (Nord) et Saint-Michel de l’Attalaye (Artibonite). Depuis vingt-quatre mois, des investisseurs internationaux, experts mexicains, péruviens, chinois et haïtiens sont à pied d’œuvre à Santo 19 (Plaine du Cul-de-Sac) et Savane-Diane (Saint-Michel de l’Attalaye) pour préparer les plantules et labourer deux mille hectares de terre pour la plantation de stévia et d’avocats.
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